Les importations des véhicules de tourisme par les concessionnaires ont reculé au cours du 1er semestre 2017, tant en valeur qu'en nombre, selon les Douanes. La facture s'est chiffrée à 111,33 millions de dollars, contre 382,52 millions de dollars au même semestre de 2016, soit une chute de 71%, alors qu'on a enregistré l'importation de 7 787 unités, contre 35 571 unités, pour les mêmes périodes, soit un recul de 78,11% en termes de nombre. La baisse est indéniablement importante, et l'économie de devises conséquente. Mais la facture en CKD (Complete knock down) importés pour le montage de véhicules de tourisme en Algérie a, elle, presque doublée. La facture globale (véhicules et kits CKD) a ainsi grimpé de près d'un million de dollars. Par contre, le nombre de véhicules importés directement par les particuliers a plus que doublé, en valeur et en nombre, au cours de deux périodes de comparaison. A l'examen de ce bilan succinct, une conclusion peut être tirée : pour économiser encore plus de devises, et même en engranger, il suffira tout simplement de lever toutes les barrières et permettre, sans bourse déliée, à tout citoyen d'importer le véhicule qu'il veut. On entend d'ici les cris d'orfraie que pousseraient concessionnaires et constructeurs qui se diront scandalisés par ce plaidoyer pour l'ouverture des frontières à toutes les épaves sur roues. On comprend même leur attitude. C'est la réaction légitime d'opérateurs qui voient leurs activités menacées par une concurrence qu'ils ne peuvent donc que qualifier de déloyale, inopportune, anti-commerciale, voire antinationale et antipatriotique. Il n'en est rien de tout cela, et le risque de voir vieux tacots et guimbardes déglinguées envahir nos routes peut aisément être écarté avec un contrôle technique systématique et rigoureux de tout véhicule importé avant sa mise en circulation. On n'aura même plus à imposer une limite d'âge pour les véhicules. Toute le monde sait, surtout les professionnels de l'automobile, que le tuning et la restauration permettent de ressusciter des voitures centenaires, qui se vendent aux prix forts, plus cher que les neuves. Quant aux retombées, les concessionnaires et les producteurs connaitront certainement une baisse de leurs ventes. Dès lors, ils devront revoir leurs prix et leurs volumes à la baisse, pour les premiers, alors que les seconds pourront destiner une plus grande partie de leur production à l'exportation, ce qui aura pour conséquence, une baisse des dépenses en devises, voire un équilibrage avec les recettes. N'est-ce pas un des objectifs premiers du gouvernement et du pays ? H. G.