Photo : Sahel De notre envoyée spéciale à Sidi Bel Abbès Mekioussa Chekir La ville de Sidi Bel Abbès est à l'heure de la visite présidentielle. A 48 heures du déplacement que doit effectuer le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, dans cette ville de l'Oranie, les rues, bâtisses et autres espaces du chef-lieu affichent une ambiance festive. Les travaux d'embellissement et de badigeonnage n'ont pas épargné même les pierres, comme nous avons pu le constater de visu hier, tout au long des 80 km qui séparent les deux villes voisines d'Oran et de Sidi Bel Abbès. Une distance que devra traverser l'hôte attendu dès demain matin avec au programme de la visite l'inauguration de plusieurs projets vitaux et l'inspection d'autres déjà lancés. Les habitants de Sidi Bel Abbès disent attendre beaucoup de cette visite, notamment les jeunes qui, à l'instar de ceux évoluant dans le reste de l'Algérie, souffrent du chômage. «Nous espérons que cette visite sera porteuse de bonnes surprises pour nous les jeunes. Nous sommes trop nombreux à ne rien faire à longueur de journée alors que le pays a besoin de nos bras». A cause de l'oisiveté, les jeunes de la wilaya sont tentés par le vol, la drogue et d'autres maux sociaux. «La plupart d'entre eux ne le font pas de gaieté de cœur mais parce qu'ils n'ont tout simplement pas le choix», déclare un jeune diplômé, sans emploi, la trentaine entamée. Nous entendrons répéter cette complainte à maintes reprises, et l'un des jeunes oisifs que nous avons interrogé s'est même dit déterminé à faire entendre son message au président de la République : «Si j'ai l'occasion de l'approcher et de lui rapporter le vécu de tous les jeunes de Sidi Bel Abbès, je le ferai sinon je lui ferai parvenir le message à travers l'un de ses collaborateurs» nous dira-t-il. Et sur le dossier de l'emploi des jeunes, il est attendu que le chef de l'Etat aille dans le sens de ces attentes lors de ce déplacement. D'autres citoyens espèrent que cette visite permettra l'accélération du développement. Pour ceux qui connaissent depuis longtemps la ville de Sidi Bel Abbès, ils ne peuvent que déplorer cette réalité constatée et admise depuis ces dernières années : celle qu'on prénommait jadis «le Petit Paris» a beaucoup perdu de son attrait d'antan. Les raisons de cette situation sont multiples, la plus importante étant un exode rural massif vers cette ville, ayant entraîné une excroissance anarchique et sans harmonie aucune de son tissu architectural. La période sanglante vécue par le pays durant la décennie écoulée a, pour sa part, endeuillé des dizaines de milliers de familles et causé des dégâts matériels inestimables. La vocation essentiellement agricole de cette wilaya a beaucoup souffert de cette situation, accentuant davantage les maux sociaux qui étaient déjà pesants.