Photo : Zoheïr Par Amirouche Yazid La révision à la hausse de la bourse universitaire est renvoyée aux calendes grecques. Longtemps revendiquée par les étudiants et les enseignants du supérieur, l'augmentation de la bourse universitaire vient d'être écartée par le ministre de l'Enseignement supérieur et la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia. Pour lui, la question devrait être traitée dans son contexte global. «La bourse universitaire ne devrait pas être dissociée des autres aspects de la prise en charge des étudiants qui coûte à la collectivité quelque 190 000 DA par étudiant et par an», a déclaré samedi dernier M. Harraoubia, qui était l'invité du forum de l'ENTV. Pour défendre son choix, le ministre a indiqué que l'augmentation de la bourse universitaire est une option étroitement liée à la prise en charge de l'étudiant qui «ne devrait pas se limiter à la bourse universitaire». Le ministre s'étalera sur les efforts consentis par l'Etat en matière de prise en charge de l'étudiant durant son cursus universitaire. Il a soutenu que certains pays, pourtant plus développés que l'Algérie, n'arrivent pas à assurer une meilleure prise en charge des étudiants. Au sujet de la prochaine rentrée universitaire, M. Harraoubia s'est montré rassurant quant à la capacité de l'université algérienne à accueillir les nouveaux bacheliers et à leur offrir les meilleures conditions pédagogiques et sociales. «Les établissements universitaires sont prêts à accueillir l'ensemble des nouveaux bacheliers quel qu'en soit le nombre», dira le ministre. Abordant la récurrente question de la fuite des cerveaux, le ministre a annoncé que de «nombreux étudiants ayant bénéficié d'une bourse d'études à l'étranger en post-graduation ont regagné le pays». Ce qui est rassurant pour l'avenir du pays, bien qu'aucun chiffre précis n'ait été produit. Il faudrait néanmoins que le nombre de ceux qui sont revenus soit aussi significatif et important que celui de ceux ayant choisi de rester à l'étranger et de ceux qui sont repartis après leur retour au pays. Le ministre a expliqué ce retour par la série de mesures prises par le gouvernement visant à l'encouragement des compétences nationales établies à l'étranger. Ces mesures se résument, rappelons-le, par l'adoption du statut particulier de l'enseignant universitaire ainsi que d'autres avantages comme le droit au logement et à la valorisation des salaires. S'agissant des compensations dont le taux sera fixé par une commission mixte, il a indiqué que cette démarche vient s'ajouter aux nombreux acquis réalisés par le secteur et les représentations syndicales à travers les statuts particuliers déjà en vigueur. Concernant la valeur des diplômes que délivre l'université algérienne, constamment remise en cause, le ministre a soutenu le contraire en déclarant que nos diplômes sont reconnus à l'étranger. Le ministre en veut pour preuve le système LMD (licence-master-doctorat). «Les 20 étudiants, lauréats de la première promotion du système LMD, ayant bénéficié d'une bourse pour des études en master ont tous été acceptés dans des universités à l'étranger», affirmera M. Harraoubia.