Karim Djoudi a réitéré hier le souhait du gouvernement de voir le secteur de la PME se développer davantage. Le ministre des Finances s'exprimait à l'ouverture du Colloque maghrébin sur le financement de la PME, organisé par l'Union des banques maghrébines et l'Association des banques et des établissements financiers (Abef), qui a eu lieu hier à l'hôtel Aurassi. L'orateur a précisé que les banques consacrent plus de 90% de leur portefeuille d'engagements (plus de 2500 milliards de DA) au financement des entreprises toutes catégories confondues. Selon lui, les banques doivent être perçues «comme des bailleurs de fonds et des partenaires assurant une responsabilité économique de première importance dans l'économie nationale» tout en soulignant que «l'engagement de l'Etat envers les PME va être encore développé dans les prochaines années à travers de nouveaux mécanismes», sans donner d'autres précisions. Le ministre de la PME, et de l'Artisanat Mustapha Benbada, a rappelé la création de plus de 120.000 PME et plus de 300.000 emplois au cours de ces cinq dernières années. Contacté par nos soins, le président du Conseil national consultatif de la PME, Zaïm Bensaci, a souligné que plusieurs préalables sont indispensables avant de parvenir à une dynamisation du secteur. Il s'attend ainsi à ce que le gouvernement puisse répondre favorablement aux sollicitations du patronat afin de procéder à la création d'un fonds mutualiste pour le financement de la PME. Pendant longtemps, c'était la création d'une banque pour la PME qui était exigée par le patronat. Toutefois, a souligné M.Bensaci, il est estimé par certaines parties que cette suggestion n'est pas la bonne. Si une banque spécialisée venait à être créée il est craint que les autres banques ne soient plus disposées à financer les PME. Le prétexte serait justement celui de l'existence d'une banque spécifique à ce domaine. Il est souhaité par notre interlocuteur que cette proposition adressée aux pouvoirs publics puisse avoir plus de chances d'être concrétisée. Actuellement, il existe 350.000 PME, mais le gouvernement table sur la création de 150.000 nouvelles entreprises dans les cinq prochaines années. Cet objectif ne saurait être atteint si les banques ne parviennent pas à accorder des crédits à moyen terme, selon M.Bensaci. Ce dernier ajoute que la facilitation de l'accès au foncier est une seconde condition sans laquelle il serait difficile de booster le processus de création de nouvelles entités. Il espère que les expériences de financement des PME dans les autres pays de la Méditerranée puissent inspirer l'Algérie afin de parvenir à l'objectif de densification de son réseau d'entreprises. Des Italiens, des Tunisiens et des Marocains invités à ce colloque, ont présenté leur expérience dans le financement de la PME. L'utilisation du leasing et du capital investissement est monnaie courante sous d'autres cieux et c'est l'ensemble de ces mesures que l'Algérie tend à maîtriser afin de soulager les banques vers lesquelles l'ensemble des demandes de financement sont adressées.