Correspondance particulière de Paris Hakim Hadidi Le 29e Salon du livre de Paris a ouvert ses portes hier, au parc des Expositions de Paris, porte de Versailles. Cette année, la littérature mexicaine sera à l'honneur, avec 500 exposants, 1 200 éditeurs, 3 000 auteurs, 500 conférences et des tables rondes à foison. La plus grande librairie de France, comme on aime à appeler ce magnifique rendez-vous culturel annuel, attend plus de 200 000 visiteurs. Pendant six jours, des milliers de lecteurs pourront découvrir la richesse des belles-lettres mexicaines. Le Salon accueillera le Mexique comme invité d'honneur, avec une quarantaine de prestigieux écrivains, à leur tête le doyen des lettres, Carlos Fuentes (le Chant des aveugles, Peau neuve, Terra Nostra, La Tête de l'hydre et le Vieux Gringo…), Mario Gonzales Suares (Les Chiens de l'obscurité), Martin Solares (les Minutes noires)… Une semaine durant, quelque 3 000 auteurs invités iront à la rencontre de leurs lecteurs, mais aussi des éditeurs ou des libraires, répartis sur 407 stands et où le livre numérique sera aussi de la fête. Le Salon du livre se renforcera cette année avec un programme de rencontres et d'animations, en plus d'une grande ouverture vers le jeune public. Pendant ce Salon du livre, des séances de dédicaces avec notamment le lauréat du prix Goncourt Atiq Rahimi, le romancier vedette Douglas Kennedy, la miltante Nancy Houston, la chanteuse Cesarea Evora, la socialiste Ségolène Royal, Jean-Louis Fournier, pour son livre, lauréat du prix Femina avec Où on va papa ?, ainsi que 14 000 «chèques-lire» seront distribués. Pour les amateurs de Manga, la star du manga sera présente en la personne de Atsumi Ohkubo. De même que les chanteurs Cali et Kery James. Cette gigantesque foire du livre accueillera aussi les livres des écrivains coutumiers au Salon, comme les auteurs algériens connus mondialement, tels que Boualem Sansal, Yasmina Khadra, Anouar Benmalek, Salim Bachi, Maissa Bey etc... Depuis sa création, en 1981, le Salon du livre a toujours été un moment où le monde éditorial enregistrait un taux de fréquentation en hausse, avec des records durant la dernière décennie. Malheureusement, ces dernières années, le Salon commence à montrer des signes d'essoufflement, dus en partie au manque de financements et l'apparition concurrentielle du livre numérique. Rien qu'en 2008, le Salon a enregistré une chute de participation de 8%, avec 165 000 entrées, dont seulement un quart payantes. Les «chèques-lire», distribués aux jeunes par le CNL, tout comme la gratuité pour les enfants et les étudiants a fortement contribué à la faiblesse des recettes. Mais cette année 2009, pour les organisateurs, l'objectif est à nouveau de dépasser 200 000 visiteurs. Christine de Mazières, déléguée générale du Syndicat national de l'édition, ne cache pas ses appréhensions quant à l'avenir du Salon. «Un doute plane sur son avenir», dit-elle. De son côté, Alain Kouck, numéro deux du groupe Editis (Robert Laffont, Plon, Pocket, etc...), résume en disant «Evoluer est indispensable». Notons que le poids économique du Salon repose uniquement sur les éditeurs qui, eux, commencent à s'en plaindre. Son budget, qui s'élève à 7 millions d'euros, provient à 90% de la location des stands. C'est dans cette conjoncture difficile pour le livre que les organisateurs de cet événement culturel annuel commencent à réfléchir sérieusement à son avenir. Paris a commencé à dégager déjà des voies de survie pour lui venir en aide. Un nouveau festival dans la capitale française va voir le jour et portera le nom de «Paris en toutes lettres», qui se déroulera du 4 au 8 juin. Pour le salut du livre, toujours le livre.