Le ministre délégué chargé des affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, a souligné les «acquis importants» enregistrés par l'Algérie, ces dix dernières années, ce qui lui a valu, a-t-il affirmé, d'être «sollicitée pour ses pratiques de gouvernance exemplaires, en vue de les rééditer dans d'autres pays africains». Lors d'une intervention à l'université Mentouri, à l'occasion d'une conférence consacrée au «rapport de l'Algérie sur la gouvernance, développement économique et social : 10 années de réalisations», M. Messahel a abordé les 4 axes thématiques du rapport national d'évaluation élaboré dans le cadre du MAEP. Il a indiqué que celui intitulé «Démocratie et gouvernance politique» constitue la «la partie la plus importante de l'exercice d'évaluation de la gouvernance» et le «baromètre de l'exercice démocratique». S'agissant de ce premier axe du rapport d'évaluation du Mécanisme africain d'évaluation par les pairs (MAEP), initié dans le cadre du programme du Nepad), le ministre délégué a évoqué l'un des acquis les plus importants de l'Algérie, la réconciliation nationale, qui «conditionne le rétablissement définitif et durable de la sécurité, sans laquelle toute entreprise véritable de développement serait aléatoire, pour ne pas dire illusoire». «Défi de nombreux pays africains», la réconciliation nationale «a suscité et continue de susciter l'intérêt» du continent, d'autant que sa légitimité se fonde sur la volonté populaire, a-t-il précisé. Illustrant au moyen de chiffres l'ampleur des efforts consentis par l'Etat algérien pour mettre en œuvre la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, il a indiqué qu'une enveloppe de 22,6 milliards DA a été dégagée «au titre des seuls volets de la prise en charge des disparus, de l'aide aux familles démunies dont un proche est décédé dans les rangs des groupes terroristes et de la réintégration ou de l'indemnisation des personnes ayant fait l'objet de mesures de licenciement pour des faits liés à la tragédie nationale». La tenue des élections en Algérie, considérée par le Forum des chefs d'Etat et de gouvernement du MAEP comme une «pratique exemplaire de bonne gouvernance», a également été abordée par M. Messahel qui en a souligné les «garanties de régularité et de transparence». La consolidation de l'Etat de droit, à travers «la réforme de la justice, sa modernisation et son rapprochement du citoyen», et par le biais de «l'amélioration des droits politiques de la femme, notamment par la levée des réserves de l'Algérie à la Convention des Nations unies contre toutes formes de discrimination à l'égard des femmes», a été fortement soulignée par le ministre délégué qui a insisté, par ailleurs, sur le renforcement de la législation nationale et des moyens de lutte contre la corruption et sa prévention. En ce qui concerne le second axe thématique du rapport d'évaluation, intitulé «Gouvernance et gestion économique», M. Messahel a évoqué «la stabilisation des équilibres macroéconomiques et la reprise de la croissance [6% hors hydrocarbures]», rappelant «les montants colossaux» des différents programmes économiques lancés par l'Algérie depuis 2001 et qui s'élèvent, a-t-il précisé, à «240 milliards de dollars US». Un effort rendu possible, a-t-il souligné, par la «gestion prudente des ressources financières nationales, à travers le Fonds de régulation des recettes (FRR). Les disponibilités provenant de ce Fonds ont notamment permis le remboursement anticipé de la dette extérieure dont le ratio a été ramené de plus de 21% en 2000 à 2% en 2008». «Gouvernance des entreprises» et «Développement socioéconomique», les derniers axes du rapport national d'évaluation élaboré dans le cadre du MAEP, ont offert l'opportunité à M. Messahel de rappeler, chiffres à l'appui, les mesures arrêtées par l'Algérie pour consacrer les principes de la liberté d'investir et pour enregistrer des avancées considérables en matière de santé, de couverture en énergie (électricité et gaz), de raccordement aux réseaux d'eau potable, d'éducation, de recherche scientifique, de logement et d'emploi. A. R.