La situation de blocage dans laquelle se trouve l'Union du Maghreb arabe (UMA) n'enchante pas à Alger. Le gouvernement vient de faire part au grand jour de son mécontentement à l'égard du faible bilan réalisé par cette organisation en appelant à la tenue « très prochainement » d'une réunion de ses instances en vue de « relancer la machinerie maghrébine ». Le gouvernement algérien motive son souhait de voir l'UMA remise au plus tôt sur pied par la multitude de défis économiques qui s'accumulent aux portes de la région. « Il est évident que, dans le contexte international d'aujourd'hui, le monde de demain appartiendra à ceux qui essaient d'intégrer leurs économies et leurs politiques dans une approche régionale. Le Maghreb est une des régions qui répondent le mieux à la donne nouvelle créée par la mondialisation », a soutenu, hier, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, lors de son passage à l'émission de la Chaîne III, Questions de l'heure. M. Messahel a insisté sur l'idée que la construction d'un ensemble régional performant doit passer nécessairement par le renforcement des liens bilatéraux entre les pays maghrébins. A titre d'exemple, il a rappelé les étapes « extrêmement importantes » enregistrées dans le développement des relations de coopération entre l'Algérie, d'une part, et la Tunisie et la Mauritanie, d'autre part. Interrogé sur la problématique du Sahara-Occidental, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines a précisé que « la résolution de ce conflit réside dans l'exercice par le peuple sahraoui de son droit sacré à l'autodétermination ». « C'est la position définitive de l'Algérie », a-t-il affirmé. A ce titre, M. Messahel a appelé les Nations unies à « appliquer leurs propres résolutions » pour surmonter « la situation de blocage » actuelle, dont « la responsabilité revient, en premier lieu, à l'Onu, qui doit bouger et prendre ses responsabilités ». Aussi a-t-il souhaité que les Nations unies mettent en œuvre le Plan Baker, élaboré par James Baker, ancien représentant personnel du secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan. Le Plan Baker est, a rappelé M. Messahel, un « compromis » entre les positions des parties en conflit, le Maroc et le Front Polisario, dont la mise en œuvre « est de la responsabilité de la communauté internationale et du Conseil de sécurité, en particulier ».