Le sommet du G8, qui s'ouvre demain à Laquila en Italie et se poursuivra jusqu'à jeudi, est perçu par le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, comme un " rendez-vous pas comme les autres ". Invité de la radio Chaîne III, Abdelkader Messahel se veut optimiste quant aux résolutions qui en découleront de ce sommet. En présence du président de la République Abdelaziz Bouteflika, le sommet du G8, a souligné le ministre, abordera des questions " cruciales " comme la " crise économique et ses conséquences sur l'Afrique ". Le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika en sa qualité d'initiateur du Nepad en 2001, plaidera, en compagnie des autres dirigeants africains, pour le renforcement de la coopération et le partenariat. Le dernier sommet de l'Union africaine à Syrte en Libye les a " mandatés pour le faire ", a précisé Abdelkader Messahel. Les pays africains veulent que les engagements pris par les pays développés soient " maintenus malgré la crise et les politiques de protectionnisme ", a affirmé Abdelkader Messahel ajoutant que le plaidoyer des africains sera également axé sur la participation du Continent noir dans le " processus de règlement des questions importantes comme la crise et apporter ensemble les solutions adéquates ". L'autre dossier qui sera à la table des dirigeants du G8 et ceux de leurs homologues africains n'est autre que le changement climatique et l'Afrique, dira M. Messahel, défendra ses positions et ses intérêts en mettant en avant les conséquences que tout le continent subit à cause des rejets de CO2 par les pays industrialisés. La lutte contre le terrorisme et ses connexions ne sera pas en reste. L'Algérie, a-t-il rappelé, œuvre pour que " le paiement des rançons qui constitue un mode financement des groupes terroristes soit condamné ". Abdelkader Messahel est en tout cas confiant que le sommet de Laquila sortira avec des propositions concrètes d'autant qu'il sera sanctionné pour la première fois par une " décision commune ". Il annonce à cet effet, une " réunion - bilan au mois de septembre prochain ". C'est dire que l'Afrique est résolument déterminée à faire entendre sa voix et ses préoccupations notamment. Il faut dire que même au sein du G8, de nouvelles approches sont mises en avant. La France, a estimé qu'il est "impérativement nécessaire de modifier et élargir le G8 pour s'adapter aux réalités du temps ". Selon la ministre française de l'Economie, Christine Lagarde, le G8 est beaucoup moins " pertinent " compte tenu de l'évolution du monde et doit être " élargi aux grands pays émergents". Concernant la 13e édition du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA) qui s'est tenue à Syrte (Libye) du 1er au 3 juillet, M. Messahel a indiqué que les travaux ont été marqués par la transformation de la commission de l'UA en Autorité de l'UA, un organe exécutif composé de 10 membres (un président, un vice-président et 8 secrétaires) et qui aura pour mission de mettre en œuvre les décisions prises chaque année par le sommet des chefs d'Etat. M. Messahel a qualifié, par ailleurs, d'"extrêmement importante" la décision prise par le sommet de l'UA de Syrte "de ne pas appliquer" les décisions de la Cour pénale internationale (CPI) concernant le mandat d'arrêt du président soudanais Omar Hassan El Bechir. "C'est une décision historique dans un monde marqué par la globalisation. Il y a de plus en plus un recours abusif de ce qu'on appelle la notion de compétence universelle où il y a deux poids deux mesures", a-t-il dit, estimant que, dans ce cas, "la CPI a fait beaucoup plus de politique qu'autre chose". A propos du développement de l'agriculture en Afrique, thème central du sommet de l'UA, il a indiqué que les mesures prises par le sommet augurent d'une "meilleure coordination" et une prise en charge par les pays africains de leurs problèmes pour essayer d'améliorer la vie dans le monde rural. "La stratégie africaine en matière d'agriculture est d'assurer dans les prochaines années la sécurité alimentaire totale du continent par des mesures très pratiques, qui ont été décidées au sommet de Syrte", a-t-il encore rappelé. Abdelghani M.