Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Débats autour de la poésie palestinienne féminine à «Echos de plumes» Dans le cadre de la manifestation «El Qods, capitale de la culture arabe 2009» au TNA
Dans le cadre de la célébration du mois de mars au féminin et de la manifestation «El Qods, capitale éternelle de la culture arabe», la poésie féminine palestinienne était au cœur du débat de la rencontre hebdomadaire littéraire «Echos de plumes» qui se déroule au Théâtre national algérien (TNA). Animé par Abderezzak Boukeba, cet espace dédié aux belles lettres a reçu comme invitées les romancière et poétesse Hadjira Kouidri et Nassima Boulifa. Contactée par téléphone, en direct du Liban, la poétesse algérienne Fadhila Farouk a déclaré qu'il y a aujourd'hui un constat amer. Celui de l'absence d'une réelle poésie féminine palestinienne. Elle explique que ce constat est à l'image de la situation de la femme arabe en général et palestinienne en particulier. Ainsi, dans des conditions de vie quotidienne difficiles marquées par l'oppression israélienne, la femme palestinienne est plus préoccupée par le combat pour la survie ou le sacrifice de sa vie pour défendre la cause palestinienne que par l'écriture littéraire ou poétique. Elle ajoutera que cette problématique dépasse la condition même de la femme. C'est aussi celle de tout un peuple, plus préoccupé par la lutte armée que par le militantisme culturel. Elle soulignera que près de 70% de la création littéraire palestinienne est le fruit de Palestiniens exilés qui s'arment de la plume à défaut de fusil. Quant à Hadjira Kouidri et Nassima Boulifa, elles aborderont à tour de rôle la réalité de la littérature féminine palestinienne, en soulignant d'une même voix que le volet littéraire n'est, en fait, que le reflet d'une situation politique complexe. A ce titre, elles expliquent que, vu le contexte difficile que vit la Palestine actuellement, même s'il existe aujourd'hui des poètes palestiniens de l'envergure de Mahmoud Derwich, ils n'apparaissent pas sur le devant de la scène internationale. Nassima Boulifa souligne : «Aujourd'hui, l'écriture ne se résume pas à prendre une feuille et un stylo ; il s'agit aussi de s'inscrire dans les mécanismes industriels et médiatiques qui portent cette écriture sur la scène internationale.» Les deux intervenantes ont mis en exergue les défaillances de ces mécanismes de soutien dans les pays arabes qui se contentent souvent de slogans populistes sans aborder les choses en profondeur. Par ailleurs, elles ont critiqué le glissement dangereux du soutien à la cause palestinienne vers un effet de mode, à l'instar du port du «keffief» chez les nouvelles générations en mal de formation militante, ôtant de facto à la défense de la cause palestinienne tout son essence et le véritable sens du combat pour la liberté. A une question sur le choix qu'elle ferait si elle vivait en Palestine, Hadjira Kouidri répliquera sans hésiter : «Si j'étais une jeune fille palestinienne, je choisirais d'être kamikaze plutôt que poétesse. Car je ne crois plus au combat de la plume et ce n'est que par des actes concrets que la Palestine retrouvera son indépendance.» S. A.