Synthèse de Ziad Abdelhadi «Nous sommes responsables des agressions commises contre l'eau, responsables de ces évolutions du climat qui viennent s'ajouter aux changements globaux, responsables des tensions qui réduisent la disponibilité des masses d'eau douce indispensables à la survie de l'humanité.» Tel est le point de vue du Français Loïc Fauchon, président du Conseil mondial de l'eau, dont les déclarations ont été reprises, hier, par les agences. Loïc Fauchon, organisateur de 5e Forum mondial de l'eau lundi 16 mars à Istanbul et qui durera jusqu'au 22 du même mois, s'exprimait lors de la cérémonie d'ouverture des travaux. Il a également lancé cet avertissement : «Nos comportements sont des plus déraisonnables et inconséquents.» Et de poursuivre : «Accroître indéfiniment l'offre en eau coûte cher, beaucoup plus cher aujourd'hui, dans un contexte d'évolution climatique et de crise financières.» Il lancera dans la foulée : «Accroître l'offre met en péril le milieu naturel.» Les autres intervenants à cette première journée des travaux ont surtout mis l'accent sur les pratiques «inconséquentes» telles que les consommations «extravagantes» ou les gaspillages qui contribuent à une hausse importante de la demande. Des besoins en eau croissants contre des ressources hydriques en nette régression. Les prévisions révélées dans le dernier rapport de l'ONU sur la question de l'avenir hydrique de la planète restent des plus alarmantes. En effet, selon des estimations, en 2030, 47% de la population mondiale vivra dans des zones soumises à des stress hydriques importants. Le stress hydrique sera encore plus manifeste en Afrique. L'ONU estime que d'ici à 2020 quelque 75 à 250 millions d'Africains pourraient être exposés à un stress hydrique accru du fait du changement climatique. Par ailleurs, la demande mondiale en eau douce va forcement grimper du fait que la population mondiale augmente, selon le rapport de l'ONU, de 80 millions de personnes par an. Ainsi, la demande en eau douce devrait augmenter de 64 milliards de m3 d'eau par an d'ici à 2050, estime l'Organisation des Nations unies qui, rappelons-le, avait lancé une mise en garde sans équivoque sur ces crises de l'eau qui risquent de s'aggraver et de converger.Soulignons enfin que ce 5ème Forum mondial de l'eau s'inscrit dans la volonté de trouver des solutions aux problèmes de l'eau du XXIe siècle.