Les pays pétroliers subissent de plein fouet les effets des changements climatiques du fait qu'ils sont des pays désertiques et vulnérables. Les pays du Sud ne veulent pas payer les erreurs «climatiques» commises par les pays industrialisés. Aussi, l'Algérie a-t-elle refusé l'adoption par la conférence de l'ONU sur le climat, qui s'ouvre aujourd'hui à Copenhague au Danemark, d'une nouvelle taxe sur les hydrocarbures et d'une autre sur le carbone. Chérif Rahmani, ministre de l'Environnement, de l'Aména-gement du territoire et du Tourisme a «totalement» exclu, hier, que les pays du Sud acceptent d'être pénalisés pour les changements climatiques, en intervenant sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Les pays pétroliers subissent, selon le ministre, de plein fouet les effets des changements climatiques du fait qu'ils sont en grande majorité des pays désertiques et vulnérables. «Nous soutenons la mise en place d'un fonds financé par l'aide publique multilatérale. Les financements innovants doivent être contrôlés par l'ensemble de la communauté internationale. Aussi, la gestion de ces fonds doit être paritaire quant au contrôle et à la distribution», a suggéré M.Rahmani. Les pays en développement doivent, d'après lui, bénéficier d'un soutien et d'un accompagnement financiers et technologiques pour passer à une économie verte. «Il faut une prise de position pour identifier les responsabilités et pousser les pays développés à être à l'avant-garde de la réduction des émissions des gaz à effet de serre qui nous permettront d'atteindre les objectifs de 2020. Jusqu'ici, les pays développés parmi les plus grands pollueurs n'ont pas respecté les engagements pris à Kyoto», a ajouté Chérif Rahmani. Il a précisé que l'Algérie défendra à Copenhague la position africaine. «Nous sommes en négociation depuis deux ans. Les choses ont beaucoup évolué, mais nous n'avons pas atteint les objectifs que nous voulons. Nous continuerons à peser pour que la voix de l'Afrique soit entendue», a-t-il souligné. «Le fardeau doit être pris en charge par les pays qui, historiquement et depuis deux siècles, ont favorisé les émissions de GES et la concentration qui ont modifié durablement le climat dans notre planète», a souligné le ministre, estimant que c'est «un problème d'équité, de justice et de coût complémentaire qui doit être compensé par les pays les plus développés». Les pays de l'Afrique «vont subir directement les changements climatiques parce que ce sont en grande majorité des pays vulnérables, donc il est inconcevable de perturber leur développement», selon le ministre. Revenant sur la conférence de Copenhague sur le changement climatique (7-18 décembre), à laquelle il prend part, M.Rahmani a indiqué que les participants du continent africain ont «une position commune pour la première fois dans l'histoire du continent», ajoutant que «l'Afrique, qui était totalement absente à Kyoto et timidement représentée à Bali, est fortement représentée à Copenhague». Le ministre a expliqué que la position africaine sur le climat «part d'un constat que tout le monde partage aujourd'hui» et qui est basé sur le fait qu'il y a une situation «très grave pour notre planète qui ne peut perdurer parce qu'elle remet en cause le développement durable pour l'ensemble de la communauté», et à travers laquelle les pays du Sud, à leur tête l'Afrique, seront les plus brutalement et directement affectés. Il a expliqué que l'Afrique est affectée dans des domaines «stratégiques», à savoir l'eau, l'agriculture, l'énergie, les inondations, la sécheresse et les remontées des eaux que le ministre a qualifiés de «problèmes extrêmement graves», liés à la survie de la population.