Photo : S. Zoheir Par Wafia Sifouane La compagnie de danse britannique Robert Hylton Urban Classicism a présenté son spectacle, mardi soir dernier à la salle Ibn Zeïdoun de Riadh El Feth. Organisé par le British Council, ce spectacle a drainé un public modeste mais curieux de découvrir la prestation de ces jeunes danseurs dont la renommée a dépassé les frontières de la Grande-Bretagne. La compagnie a fait le voyage à Alger pour partager avec le public algérien son art, la danse contemporaine, qui, depuis Merce Cunningham, son «père», élève de Martha Graham, a fait du chemin et conquis les scènes de tous les pays où cet art a bénéficié d'une certaine attention. Le spectacle commence à 19h30 avec la projection d'un court métrage intitulé Fresh. Les images montrent les danseurs de la troupe dans une ambiance de far west. Le temps de savourer ce mini chef-d'œuvre et un premier danseur monte sur scène. Vêtu d'une tenue très décontractée, costume blanc et baskets, il est accompagné d'un disc-jockey. Il effectue quelques pas de danse qui empruntent leurs mouvements aux danses indienne et chinoise. Les mouvements bien harmonisés sont en parfaite synchronisation avec la musique. Chaque note est accompagnée par un pas. L'accompagnement musical est en fait une composition de sons, de craquements et de bruitages. La prestation aura duré une vingtaine de minutes. Retour à l'écran pour une deuxième projection d'un autre court métrage intitulé Symétrique. L'œuvre illustre toute l'originalité et la diversité culturelle dont s'inspire la troupe. Le tout avec un montage psychédélique qui démonterait plus d'un parmi les spectateurs. Extinction des lumières, un trio apparaît sur la scène, deux danseurs en classique accompagnés d'un jeune homme qui, micro à la main, fait du scat. Il réussit parfaitement à établir une ambiance détendue au sein de la salle. C'est un orchestre à lui seul, qui accompagne admirablement les deux danseurs dans leurs mouvements mélangeant hip hop et expression corporelle. La chorégraphie change et les danseurs exécutent des pas de danse mimant les mouvements des basketteurs. Le public est gagné par «le jeu» et, invité par les danseurs, y participe. Le ballon invisible fait le tour de la salle avant de revenir sur la scène. A la fin de ce show original et très travaillé, le public applaudit chaleureusement le trio avant de reporter son attention sur l'écran où une troisième projection introduit le troisième spectacle du trio. Sur fond de scat, les trois danseurs effectuent excellemment leur chorégraphie, avec une harmonie qui dénote le professionnalisme et le souci de la perfection. Au final, le public remercie les danseurs en leur offrant une salve d'applaudissements pour lui avoir fait découvrir un art qui n'est pas très présent sur les scènes algériennes.