Sur les six candidats à l'élection présidentielle qui commencent, aujourd'hui, à sillonner le pays, seuls trois sont des habitués des scrutins précédents. Abdelaziz Bouteflika, Louisa Hanoune et Ali Fawzi Rebaïne se sont, en effet, déjà présentés au moins une fois à une élection présidentielle. Les trois autres candidats, tout en étant des habitués des salons politiques, en sont, par contre, à leur première expérience d'une compétition électorale aussi prestigieuse. Mais dans ce décor, plusieurs têtes, auxquelles se sont habitués les électeurs algériens, vont certainement manquer, pour une raison ou une autre. Ainsi, et pour la première fois depuis 1995, le président du RCD, Saïd Sadi, sera loin des feux de la rampe à l'occasion de l'élection de 2009. Il est vrai qu'il avait déjà boycotté la présidentielle de 1999. Mais à l'époque, le psychiatre était présent sur le terrain pour «boycotter la dernière fraude du siècle», comme le disait son slogan de l'époque. Cette fois, par contre, le Dr Sadi a décidé de geler ses activités publiques en plus de boycottage de l'élection présidentielle pour «ne pas cautionner la supercherie», avait-il déclaré le 15 janvier lors de la tenue de la session extraordinaire du conseil national de son parti au cours de laquelle la décision a été prise. A côté de Saïd Sadi, Abdallah Djaballah, la figure emblématique de la mouvance islamique, sera le grand absent, lui qui a toujours harangué les foules islamistes lors des deux scrutins présidentiels précédents. Après moult hésitations, le fondateur d'Ennahda et d'El Islah (qui a aujourd'hui un autre candidat), a décidé de renoncer à se jeter dans l'arène. Motif ? Comme le chef du RCD, Djaballah évoque un scrutin «joué d'avance». Au lieu de la campagne électorale, le leader islamiste préfère concentrer ses forces sur la reconquête d'un courant plus que jamais dispersé. D'autres figures seront également absentes tout au long de ce scrutin. Ainsi, après un score plus qu'honorable qui l'avait mis en deuxième position derrière l'actuel chef de l'Etat, Ali Benflis a déserté le champ politique pour se retrancher chez lui. Il ne s'est jamais prononcé sur l'élection en cours. Ce n'est pas le cas de l'ancien chef de l'Etat, Liamine Zeroual. Ce dernier, un instant annoncé comme candidat potentiel, a répété à l'opinion publique nationale, dans une lettre publiée le 17 janvier, qu'il s'est «définitivement retiré de la scène politique». D'autres figures médiatiques, à l'image de Ahmed Benbitour et de Mouloud Hamrouche, tous les deux anciens chefs de gouvernement, ne participent pas à l'élection présidentielle de cette année. Chacun pour ses raisons. A. B.