Nourredine Yazid Zerhouni, le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, a assuré, dernièrement, que l'Etat a décidé de renforcer les dispositifs sécuritaires durant la prochaine élection présidentielle. Il a déclaré à ce sujet que la sécurité des bureaux de vote, des candidats et des électeurs sera, particulièrement, assurée. Cette annonce s'inscrivait, évidemment, dans le cadre de la mise en place des conditions idoines pour le bon déroulement du prochain scrutin. Le ministre a d'ailleurs précisé que «le dispositif couvre tout le territoire national, en particulier les zones les plus sensibles» avant d'ajouter : «Et, comme à l'accoutumée, j'espère que nous serons à la hauteur.» Le ministre n'a, d'ailleurs, pas exclu que des «attentats spectaculaires aussi bien durant la campagne électorale que le jour de l'élection présidentielle» soient commis. «Il est évident que, durant cette période électorale, qui est une période médiatique par excellence, les groupes terroristes, qui sont en difficulté, se manifestent et tentent de profiter de cette conjoncture exceptionnelle pour assurer une grande propagande à leurs actes barbares», a-t-il déclaré dans une conférence de presse organisée mardi dernier au siège de son département. Les attentats commis ces dernières 48 heures à Tizi Ouzou et Tébessa s'inscrivent justement dans ce cadre, souligne le ministre avant de préciser que son administration prendra en considération cette donne. Ainsi, le plan sécuritaire déjà en vigueur sera adapté à la nouvelle conjoncture. «Nous allons renforcer la présence des services de sécurité au niveau des bureaux de vote et des lieux de meeting qui, d'habitude, ne bénéficient pas d'une protection particulière.» La sécurité des candidats sera assurée aussi. Il est à rappeler que le dossier sécuritaire a créé une polémique entre le ministre de l'Intérieur et le Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia. Ce dernier avait contredit M. Zerhouni, rappelons-le, en déclarant ne pas être d'accord avec «certains» de ses collègues, sans citer nommément Zerhouni : «Je m'inscris en faux contre les déclarations selon lesquelles le dispositif a été renforcé.» Mieux, il avait soutenu sur les ondes de la radio que le dispositif était le même car la «vie humaine est aussi importante pendant qu'en dehors des périodes électorales», ajoutant : «Dire que l'on est à l'abri d'un acte terroriste serait de la science-fiction dans la mesure où le terrorisme est lâche et frappe sans distinction.» Malgré cette polémique, les deux hommes d'Etat semblent d'accord sur un point : les attentats ne sont pas exclus et il est difficile d'être à l'abri d'un attentat terroriste. Même si le dispositif est renforcé, la vigilance reste donc de vigueur. H. Y.