Le coup d'envoi des Journées du film francophone d'Alger a été donné jeudi dernier à la salle Cosmos de Ryad El Feth par l'ambassadeur du Canada, Patrick Parisot, qui a déclaré aux nombreuses personnes présentes que «cette manifestation vous permettra d'apprécier la diversité de la francophonie, à travers la diversité des accents et des cultures». Il a ajouté à propos du film canadien Bon Cop, Bad Cop qui marque le coup d'envoi de ces journées : «Le film que vous allez voir montre l'une des facettes de la dualité culturelle au Canada, grâce à une dynamique très particulière marquée par l'humour». Les Journées du film francophone d'Alger sont organisées par l'ambassade du Canada en partenariat avec les ambassades de France, de Suisse, de Wallonie-Bruxelles, du Burkina Faso, d'Egypte, du Maroc, de Roumanie et de Tunisie. Le responsable des affaires publiques et des relations avec la presse de l'ambassade du Canada, Salim Aggar, a, quant à lui, déclaré à l'assistance : «Nous sommes très heureux à travers ces journées de faire découvrir le monde francophone grâce au 7ème art.» Avant la projection de Bon Cop, Bad Cop réalisé par Erik Canuel, l'assistance a été conviée à suivre une rétrospective des bandes-annonces de ce rendez-vous cinématographique. Suite à cette mise en bouche intéressante, les cinéphiles présents ont pu découvrir sur grand écran Bon Cop, Bad Cop, une comédie policière, qui, depuis sa sortie en 2006, détient toujours le record du box-office au Canada. La première scène du film donne le ton de l'intrigue policière, lorsqu'un meurtrier affublé d'un casque de gardien de hockey tue sa victime avec une crosse de ce sport vénéré au Canada. Mais rapidement l'humour corrosif prend le relais lors de la scène un peu macabre mais qui a fait rire toute la salle Cosmos, où deux flics se disputent le cadavre sur le panneau délimitant la frontière entre les provinces du Québec et de l'Ontario. Les deux flics, l'anglophone Martin Ward de Toronto et le francophone David Bouchard de Montréal, vont par maladresse couper le corps en deux, qui se retrouvera ainsi de chaque côté de la frontière. David Bouchard, incarné par Patrick Huard, et Martin Ward, incarné par Colm Feore sont alors obligés de travailler ensemble, formant ainsi un duo rocambolesque. En effet, le premier parle français et est originaire de Montréal, l'autre parle anglais et est de Toronto. La différence de langues se traduit aussi dans la différence de comportement et d'approche de la vie. Si l'anglophone est élégant, méticuleux et respecte les règles, le francophone s'habille en jeans, blouson cuir et établit ses propres règles frisant souvent l'illégalité. Il est à signaler que les deux comédiens sont également coscénaristes et à l'origine de ce projet, donnant ainsi plus de punch aux dialogues truffés d'humour. Malgré leurs différences et les nombreuses réparties cinglantes teintées d'humour, mettant de côté leurs préjugés, le duo se révèle efficace, pour mettre fin au mystérieux tueur en série, le «Tattoo Killer», qui en veut aux bureaucrates vendant les hockeyeurs canadiens aux Américains. Tout au long du film, les nombreux clichés culturels, politiques et sociaux qui marquent la dualité linguistique du Canada explosent, tels des feux d'artifice sur un rythme effréné et cocasse, faisant réagir les cinéphiles présents dans la salle Cosmos par de nombreux éclats de rire collectif. Au final, Bon Cop, Bad Cop est un pur moment d'évasion, où le rire est souvent présent et où les différences culturelles sont tournées en dérision afin de mieux faire accepter l'autre dans toute sa diversité. Les Journées du film francophone d'Alger se poursuivront jusqu'au 26 mars prochain avec la projection de dix-sept films, dont des courts-métrages, des documentaires et des longs-métrages. Lundi prochain, 23 mars, l'après-midi sera dédié au jeune public avec la projection à 14h30 du film d'animation belge Cédric Dupont et à 16h30 de la version restaurée du film français Peau d'âne avec Catherine Deneuve. Par ailleurs, ces journées se déroulent également à Oran et Constantine, dans le cadre d'un partenariat avec le Centre culturel français d'Oran et un ciné-club à Constantine. Il est à signaler que toutes les projections sont gratuites pour le grand bonheur des cinéphiles avides de ce genre de manifestations. S. A.