Le film d'Ursula Meier, Home, a été présenté vendredi soir en ouverture des Journées du film francophone (JFF) qui se tiendront du 19 au 25 mars à la salle Cosmos de Riad El Feth à Alger. Pour éviter toute confusion et tout amalgame, il faudrait peut-être préciser qu'il ne s'agit pas du film de Yann Arthus Bertrand mais de celui d'Ursula Meier. Réalisé en 2008, ce long métrage, projeté avant-hier dans le cadre des JFF, se situe à la frontière entre le dramatique et le burlesque. Le Home d'Ursula Meier met en scène l'histoire d'une famille menant une vie paisible dans une maison en bordure d'une autoroute inachevée. Au fil des images, cette jeune réalisatrice nous donne à découvrir le bonheur presque absolu dans lequel baigne ce couple installé avec ses enfants dans ce coin perdu de la terre, où ils habitent «depuis presque dix ans». C'est l'arrivée des agents des travaux publics qui va bouleverser leur existence. Le fait que ce projet fut reporté à maintes reprises leur donne un brin d'espoir. Toutefois, ils ne vont pas tarder à se rendre à l'évidence une fois la chaussée goudronnée et les rails de sécurité mise en place. «Cette fois, ils arrivent!» Les difficultés s'accumulent avec la mise en service de l'autoroute: le flux de véhicules passant devant leur porte et «viole» leur intimité, la difficulté d'accéder à la ville, de s'approvisionner et de partir à l'école pour les enfants. Le déménagement devient impératif. Mais même avec toutes ces contraintes et ces astreintes, Marthe (Isabelle Huppert), refuse catégoriquement de partir et s'oppose avec obstination à l'idée de tout abandonner et de recommencer sa vie ailleurs. Le quotidien de cette famille vire alors au cauchemar. Ils essaient tant bien que mal de résister. Ils dorment tous dans la même chambre du côté de la campagne pour éviter le bruit des véhicules traversant l'autoroute. Ils achètent un grand réfrigérateur pour les approvisionnements, ils bouchent même les fenêtres avec des parpaings et prennent des somnifères. Mais rien ne semble pouvoir solutionner le problème, la maison devient inhabitable, ils ne se parlent plus, ne s'entendent plus. Pour ce premier jour des JFF, un grand nombre de diplomates européens accrédités à Alger dont l'ambassadeur du Canada et celui de la Suisse étaient présents. Peu avant la projection du film d'Ursula Meier, l'ambassadeur du Canada à Alger, Patrick Parisot, et celui de la Suisse Jean-Claude Richard, prendront la parole. Ce dernier fera remarquer que: «ces journées du film francophone sont le fruit de la participation des ambassades à Alger des pays francophones. Je tiens à remercier l'ambassade du Canada qui a eu à jouer un grand rôle dans l'organisation de cet événement.». Et de poursuivre: «Aucun thème n'a été imposé. Chaque participant a eu à choisir un film.» Il est à noter également que «la Suisse abritera en octobre prochain, à Montreux, le Sommet de la francophonie».