Les ruptures en matière d'approvisionnement en gaz à usage médical qu'ont connu les établissements hospitaliers, en Algérie, notamment au mois de mars dernier, sont dues essentiellement à l'indisponibilité de la matières première entrant dans la composition de cette substance anesthésiante indispensable pour tout acte chirurgical, d'une part, et de l'autre, cette perturbation a été accentuée par la lenteur des procédures administratives ayant trait à l'octroi des autorisations de production et d'acheminement de ce gaz. C'est en ces termes que M. Jean Arias, président- directeur général de la société allemande, Linde Gas Algérie a justifié, mardi soir, les raisons réelles des ruptures d'approvisionnement en gaz à usage médical, notamment, le protoxyde d'azote (N2O), à l'issue d'une rencontre du Club des Journalistes, organisée par la Chambre algéro-allemande du commerce et d'industrie. En effet, M. Jean Arias, a saisi cette occasion en vue de briser le silence qui a été observé par sa société après avoir été mise à l'index, notamment, par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Saïd Barkat qui, rappelons-le, avait insisté, à l'occasion d'une rencontre avec les directeurs de wilaya de la Santé publique et les gestionnaires des établissements hospitaliers, sur la récupération et la nationalisation de la société allemande, allusion faite à Linde Gas, qui détient le monopole de fabrication et d'approvisionnement en gaz des structures sanitaires à travers le territoire national. "Depuis la vente de l'Entreprise nationale des gaz industriels (ENGI), à une société allemande, cette dernière tente de mettre les structures hospitalières algériennes dans une situation difficile ", avait-t-il affirmé. Sans vouloir rentrer immédiatement dans une polémique, le P-DG de la société allemande a indiqué mardi que " les raisons de la perturbation n'étaient pas de notre ressort. Assurez-nous l'approvisionnement en matières premières, nous alimenterons les hôpitaux en protoxyde d'azote (N2O) sans aucun problème ". Aux dires de M. Arias, la pénurie de ce gaz est due à l'arrêt de la production, durant deux mois, au niveau de Fertial, filiale d'Asmidal qui produit des nitrates d'ammonium, utilisés comme matière première dans sa production, laquelle a été soumise à des autorisations des services de sécurité, sous prétexte que les groupes terroristes utilisent des éléments de ce gaz, notamment, le nitrate d'ammonium dans la fabrication des engins explosifs. "On a sollicité les services concernés, mais on n'a pas pu avoir, ni les autorisations de production, ni les autorisations d'acheminement. On a même envoyé un courrier aux ministères concernés, notamment celui de la Santé, de l'Industrie et pour le Premier ministre, ensuite on les a rencontrés ; leurs réponses étaient unanimes : le problème n'est pas de notre ressort", a-t-il signalé, tout en ajoutant que "le point nodal n'est pas exactement la production, car on a pu importer quelque 30 tonnes de matières premières ; notre grand problème réside dans l'acheminement, vu la sensibilité des produits ". Abordant l'incident survenu à l'hôpital de Ouargla où il y a eu confusion entre les bouteilles de gaz, M. Arias dira "qu'afin d'éviter la reproduction d'un tel incident, nous envisageons de revoir notre politique de conditionnement des produits concernant la secteur sanitaire". Par ailleurs, le P-DG de la société allemande a tenu à signaler que durant les 6 premiers mois de leur installation en Algérie, les engagements n'ont pas été respectés. Et pour cause, selon lui, la transformation des statuts de l'ENGI en Linde a connu des freins administratifs. Cependant, après avoir réglé le problème des statuts, Linde Gas envisage d'investir plus de 50 millions d'euros, notamment, dans la pétrochimie. Un projet avec Total est en vue. Il s'agit également de renouveler la logistique, réhabilitation et modernisation des unités de Reghaia et d'Arzew, en plus de développer les outils et les méthodes de gestion afin de diversifier la production. H. M.