Les discours des candidats à l'élection présidentielle sur le plan économique sont dépourvus d'arguments. Les candidats qui animent la campagne depuis jeudi dernier ne développent pas leurs programmes. Ils se contentent d'aborder des généralités. C'est le constat dressé par les experts économiques. Invité hier à se prononcer sur la question sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, le professeur Chemseddine Chitour a relevé cet état de fait. Selon lui, les candidats à l'élection présidentielle ne maîtrisent pas les techniques du discours économique pour la course à l'élection présidentielle. Pourquoi optent–ils pour des discours d'ordre général sans étayer leurs propositions par des arguments et des explications solides ? De l'avis du professeur Chitour, les candidats ne font pas appel aux experts pour leur servir de conseillers. Pour lui, ce n'est pas un choix mais c'est par absence de culture. Par exemple, selon l'invité de la radio nationale, les candidats ne proposent pas de solutions claires et détaillées au problème de la dépendance de l'économie nationale à l'égard des hydrocarbures. Il en est de même pour la promotion des énergies renouvelables. Un créneau considéré comme étant le cheval de bataille ailleurs, comme c'est le cas aux Etats-Unis où l'actuel président, Barack Obama, avait promis durant la campagne de limiter la dépendance énergétique à l'égard des hydrocarbures. En somme, les promesses des candidats, à quelques exceptions près, sont jugées pauvres en explications. D'où la difficulté de convaincre les électeurs et de gagner leur confiance. Pour illustrer cette situation, il faudrait revenir sur les propositions des candidats. Le président candidat Abdelaziz Bouteflika met le cap sur la nécessité de construire une économie indépendante des hydrocarbures, un point qu'il a développé durant le dernier quinquennat, particulièrement après le début de la crise. La candidate Louisa Hanoune a, quant à elle, développé des promesses socialistes qui collent aux convictions de son parti et aux positions affichées ces dernières années face aux mesures appliquées par le gouvernement. Parallèlement à ces deux candidats, Djahid Younsi a plaidé pour une économie diversifiée sans en identifier les mécanismes alors que, chez Moussa Touati, l'option est au retour au nationalisme économique. Comment ? Pas d'explication. Mohand Oussaïd Belaïd plaide pour le parachèvement de la transition économique avec notamment un intérêt particulier pour l'agriculture du Sud et la répartition équitable des charges. De son côté, Fawzi Rebaïne estime qu'il y a lieu de lancer des réformes profondes dans tous les domaines économiques. Faisant le constat d'échec des précédentes démarches économiques, ces candidats n'ont finalement, du moins pour leurs premiers jours de campagne, pas proposé de véritables alternatives pour lancer l'économie nationale. S. I.