C'est aujourd'hui que l'opération de séduction des électeurs, lancé, depuis le 19 mars dernier, s'achève pour les six candidats en lice à la présidentielle du 9 avril. Ils n'ont devant eux que quelques heures pour essayer de convaincre les citoyens d'aller voter le jour du scrutin car cette participation constitue le véritable enjeu de ce rendez-vous électoral. C'est ainsi que durant 19 jours les six candidats ont tenu des discours différents, mais dans l'ensemble, on a assisté à des plaidoiries pour la rupture, de la part de cinq candidats en l'occurrence, Djahid Younsi, Louisa Hanoune, Mohamed Saïd, Fawzi Rebaïne et Moussa Touati contre le candidat indépendant Abdelaziz Bouteflika qui a tenu le discours de la continuité. Toutefois, la participation reste le souci majeur de ces candidats qui n'ont pas cessé d'appeler au vote massif jusqu'à la dernière minute. Le candidat indépendant Abdelaziz Bouteflika n'a pas manqué d'exhorter, bien avant le coup d'envoi officiel de la campagne électorale à aller voter. "Voter pour qui vous voulez, mais voter pour l'intérêt de l'Algérie", dira-t-il. C'est le cas aussi des cinq autres compétiteurs qui ne manquent pas de mettre en exergue l'importance de l'élection comme ils appellent les électeurs à se rendre en masse aux urnes le 9 avril à chaque fin de leurs discours. Cette campagne pour la participation a été menée également par les leaders des partis de l'Alliance présidentielle et les organisations qui soutiennent le candidat Bouteflika. Et si le candidat Moussa Touati estime que la participation sera de 40%, Abdelaziz Belkhadem mise sur un taux qui oscille entre 60 et 65%, voire 70% selon Abdelmalek Sellal. Sur le plan des dépassements, les candidats, et par la voie de leurs représentants, ont déjà dénoncé les blocages de la part de l'administration, le non-respect de l'affichage, le manque de moyens dont disposent les candidats dans leur campagne, les aides financières de l'Etat qui ne sont pas encore arrivées à certains candidats. Ils avaient même menacé de se retirer de la course dans le cas où le blocage persiste. Ce qui a été tout de suite démenti par les candidats, Djahid Younsi, Fawzi Rebaïne et Mohamed Saïd. De son côté, le coordonnateur de la Commission politique nationale de surveillance de l'élection présidentielle, Mohamed Teguia, dira que la campagne se passe dans de bonnes conditions.D'autre part, avec un simple retour aux discours tenu par les candidats, les grands dossiers évoqués restent ceux de la réconciliation nationale, la jeunesse et la relance économique. Les promesses d'ordre socioéconomique ont dominé, dont l'augmentation de Smig proposé à 25 000 DA par Younsi, 35 000 par Hanoun, tandis que Bouteflika n'a pas avancé un montant soutenant simplement une augmentation. Si le candidat Bouteflika veut continuer le processus des réformes, engagé depuis 10 ans, à commencer par la mise en œuvre d'un nouveau programme de relance économique de 150 milliards de dollars , Hanoune veut corriger toutes les réformes engagées. Pour Djahid Younsi, l'économie nationale doit s'affranchir de sa dépendance des hydrocarbures et mettre en place une économie alternative. Le candidat Moussa Touati, promet d'œuvrer au développement des régions éloignées à travers la création d'un tissu industriel et la promotion du secteur de l'agriculture. Autre thème évoqué, celui de la réconciliation nationale considérée par certains candidats inachevée tout en proposant d'aller vers l'amnistie générale. C'est le cas de Djahid Younsi. Cependant, pour le candidat Bouteflika, l'amnistie générale ne peut se faire sans conditions. Par ailleurs, l'officialisation de tamazight a encore refait surface. N. C.