La salle El Mouggar a accueilli sur ses planches, lundi dernier, de jeunes comédiens qui ont présenté le Triangle. La pièce est mise en scène par le Yéménite Mansour Mattir et adaptée par Cherif Khater. Ecrite en 1963, la pièce raconte l'histoire de trois amis à l'époque de la Seconde Guerre mondiale, où chacun vient avec ses aventures et ses histoires. Ainsi, le rideau se lève sur un décor simple, où tout a été fait pour sortir un réel décor des années quarante. Une salle à manger où il y avait une table en bois avec quatre chaises, une grande horloge et une petite armoire sur laquelle on pouvait voir des verres et une bouteille de vin. Du début à la fin, l'assistance a suivi avec beaucoup d'intérêt le déroulement des événements de la représentation qui commence par Bazil et Arther. Bazil est un soldat à la retraite, quant à Arther, c'est un employé dans une entreprise et qui a été dans le scoutisme. Les deux amis sont unis malgré leurs différences et leur amour pour la même femme, Marben. Le soldat, austère, aimait l'agressivité et le sang, l'autre aimait la paix et avait le sens de l'humour. Les deux amis se disputent verbalement tout le temps, ils en arrivent même aux mains, mais continuent à vivre en harmonie avec Marben qui leur rend visite chaque jour mais qui ne voit en eux que de bons amis et des membres de sa famille. Un jour, Charles entre dans la vie quotidienne des trois amis. Ce dernier, un homme riche et de forte personnalité, aimait le pouvoir, le vin et les femmes. Charles, toujours un verre de vin à la main, essaie de rompre la relation entre les trois amis. Comme il a su que Bazil et Arther sont amoureux de Marben, Charles fait tout pour avoir la femme tant aimée de ses deux amis et, à la fin, il réussit à séduire Marben qui tombe sous son charme et lui offre son corps. Constatant la trahison de leur «ami», Bazil et Arther décident de quitter la maison. Marben regrette amèrement ses deux amoureux, mais elle est amoureuse de leur ami Charles qui, lui, la rejette, car il a eu ce qu'il voulait, son corps. Ainsi, le rideau tombe sur les retrouvailles des amis dans leur salle à manger, mais sur un goût d'inachevé, car le metteur en scène voulait laisser le public libre de choisir la fin restée ouverte. On relèvera que la représentation qui entre dans le cadre des activités théâtrales de l'Office national de la culture et de l'information (ONCI) s'est distinguée par la qualité du jeu des comédiens et, surtout, la maîtrise parfaite de la langue arabe classique, ainsi qu'un bon usage des effets sonores et lumineux dans la scénographie. La pièce théâtrale s'est terminée par un débat entre la troupe, les techniciens et le public. A noter que le Triangle est la pièce avec laquelle le metteur en scène a obtenu son diplôme et que les comédiens sont fraîchement sortis de l'Institut supérieur des arts et métiers de scène de Bordj El Kiffan. T. L.