De notre correspondant à Tizi Ouzou Lakhdar Siad La Fontaine fraîche de Yakouren constitue à elle seule un appât irrésistible pour nombre de touristes et de visiteurs occasionnels. Cette partie riche et précieuse qui s'engouffre dans la dense et vaste forêt de l'Akfadou à la limite de la wilaya de Béjaïa. Il est presque de tradition d'observer une halte à hauteur de ce féerique tronçon de la RN 12 qui traverse la fertile et abandonnée vallée du Sebaou pour se délasser d'un voyage éreintant ou tout simplement se rafraîchir la gorge de son eau qu'on dit contenir des vertus médicinales. Rien ne dissuade en fait le passager de prendre son temps pour se dégourdir les jambes ou satisfaire sa curiosité. Même la situation sécuritaire qui se dégrade à vue d'œil dans la région de Kabylie, ne l'empêche pas. Quoiqu'elle ne demande rien, la Fontaine fraîche a bien un prix, avoue-t-on. La petite station balnéaire de Yakouren, à 820 mètres d'altitude, a ses innombrables amoureux qui ne la quittent que pour l'aimer davantage au retour précoce et doux, au simple contact du liquide de sa source célèbre et d'une multitude d'autres moins exposées au public mais connues des curieux et des résidants de cette ville fondée vers 1887, peuplée d'environ 13 000 habitants et située à 50 kilomètres à l'est de Tizi Ouzou. Les cèdres, les chênes et les frênes qui racontent et entretiennent l'histoire de la superbe forêt vous soulagent sans contrepartie, le temps de les adorer, des fatigues et angoisses de la vie. Une randonnée au milieu de ces arbres centenaires à la découverte de sources et de cascades, de la flore et de la faune locale ferait le reste. La proximité du mont de Tamgout (1 278 m d'altitude) qui constitue un prolongement précieux de la forêt de Yakouren ne manque pas d'ensorceler le passager d'un jour et d'étonner toujours les habitués de la place, connue aussi pour être un passage apprécié pour le gros trafic routier entre des villes du pays considérées comme importantes, telles Alger, Tizi Ouzou, Béjaïa, Jijel, Sétif et Bordj Bou Arréridj, notamment depuis la réfection plus ou moins réussie de la RN 12 au milieu des années 1990, rendant souvent l'affluence continue à toutes les périodes de l'année. Ces conditions relativement confortables pour l'exercice du commerce sous toutes ses formes ont attiré des dizaines de pères de famille et de jeunes chômeurs qui proposent sur les bords déjà étroits trottoir aux visiteurs, dans des constructions aléatoires souvent en bois, des souvenirs et des articles de produits d'artisanat, de poterie et de joaillerie. La vue et la compagnie du singe magot (singe commun d'Afrique du Nord) sont aussi recherchées par les touristes. Néanmoins, des associations comme Amazer N'Kefrida (wilaya de Béjaïa) ne cessent d'attirer l'attention du public sur les dangers qui menacent le singe magot en Kabylie. Elles appellent les personnes touchées par des campagnes de sensibilisation à ne pas utiliser, détenir ou commercialiser illégalement des singes magots, macaques, sylvius au risque de leur porter atteinte. Environnement et tourisme ne vont-ils pas ensemble ?