De notre correspondant à Tlemcen Mohamed Medjahdi Récupérer les déchets pour les recycler, c'est bien. Faire en sorte qu'il n'y ait plus aucun déchet en intervenant dès la conception des produits serait encore mieux. Voilà l'idée d'abord défendue par une poignée d'écologistes, mais aujourd'hui prise très au sérieux, en attendant des solutions. Dans la wilaya de Tlemcen, les études pour la concrétisation du Progdem sont achevées et d'autres engagées au niveau des quatre principaux espaces urbano-industriels les plus pertinents regroupant 16 communes qui représentent plus de 60% des ménages. Avec l'intégration récente de six autres communes de la région des Hauts Plateaux et l'inscription de deux autres au niveau du littoral, ce sont donc 24 collectivités locales (chefs-lieux et agglomérations secondaires) sur un total de 53 communes, selon un ordre de priorité qui reflète leur importance, soit 73,7%. A Tlemcen la gestion des déchets ménagers est perçue comme un problème d'environnement, elle constitue aussi une question de développement durable et d'aménagement du territoire. Le traitement des déchets consiste, en effet, à collecter les pollutions réparties sur l'ensemble du territoire pour ensuite les concentrer et les détruire en quelques points particuliers. A travers les communes, on constate désormais l'hostilité croissante des populations à l'encontre des activités qui génèrent des nuisances et rendent cet exercice très difficile. Ainsi, la plupart des déchets ménagers sont d'origine urbaine. Les schémas directeurs de gestion des déchets ménagers et assimilés, apprend-on auprès de la direction de l'environnement, sont achevés pour 16 communes constituées en 4 groupements urbains, à savoir Tlemcen, Maghnia, Ghazaouet et Remchi. Ces plans de gestion ont été validés pour les trois premiers groupements cités englobant 12 communes. Dans ces quatre communautés urbaines, la prospection d'un site avantageux pour l'implantation du site de traitement est terminée pour deux d'entre elles, celles du grand Tlemcen et de Maghnia, Hammam Boughrara. Elle est imminente, ajoute-t-on toujours au niveau de la direction de l'environnement. Pour les deux autres groupements dont le choix du site reste à confirmer (Ghazaouet, Nedroma) ou non encore validé (Remchi-Aïn Youcef). A court et à moyen terme, l'ouverture de nouveaux centres d'enfouissement et d'incinération devient une question pour nombre de communes. Cette nécessité comporte des enjeux de démocratie locale et de relations entre les communes qui produisent des déchets et celles qui les gèrent. Un CET bientôt opérationnel Cependant, le groupement urbain du grand Tlemcen, le plus important de la wilaya, est le premier à être doté d'un centre d'enfouissement technique réalisé à Djebel El Haddid, sur le territoire de la commune de Chetouane. Ce groupement est constitué des communautés urbaines de Tlemcen, Mansourah, Chetouane, Amieur et Aïn Fezza, soit 24 localités dont 5 chefs-lieux et 19 agglomérations secondaires représentant 27% de la population de la wilaya avec 258 033 habitants. Avec une superficie de 25 ha, les réserves foncières d'enfouissement du CET de Chetouane permettent, à l'horizon 2022, la prise en charge d'un volume de déchets évalué à 1 470 000 tonnes. Ce CET est achevé et attend d'être inauguré pour devenir opérationnel. En effet, toutes les réserves émises dans le cadre du suivi de sa réalisation ou par la commission ministérielle ont été levées. Ses équipements sont mobilisés, son exploitation et sa gestion sont confiées à une entreprise intercommunale à caractère industriel et commercial dotée d'un conseil d'administration que préside le directeur de l'environnement. Cette entreprise naissante qui a pris en charge l'éradication de la décharge sauvage communale, en attendant l'exploitation du 1er casier, a bénéficié de l'appui suivant l'élaboration d'un cahier des charges définissant la présentation à fournir par l'entreprise, opposable à celle-ci et aux collectivités locales du groupement, l'organisation du circuit des déchets, un règlement intérieur de service opposable à tous les usagers de l'installation et l'organisation interne de l'entreprise de gestion. Au plan financier, la wilaya de Tlemcen a bénéficié jusqu'ici d'une enveloppe globale de 613 millions de dinars. Sur ce budget, il a été engagé un montant de 295 450 980 DA soit 48,19% de l'enveloppe globale et 83,69% de l'enveloppe allouée exclusivement pour Tlemcen. Au niveau de la direction de l'environnement, on nous signale la réalisation d'une première installation de déchets ménagers et la découverte des impondérables de son exploitation constitue deux expériences indispensables avant une généralisation du Progdem. Si la première étape est franchie et a été concluante pour les responsables du secteur, les bureaux d'études, les entreprises de réalisation, la collectivité territoriale et les communes, riche en enseignements, la second étape conserve encore de nombreux points d'interrogation auxquels il ne pourra être répondu qu'avec le temps, comme le devenir des déchets refusés parce que non admissibles (déchets d'abattoirs, déchets ménagers dangereux, etc.). Quelles sont les pratiques de la mise en œuvre de l'enfouissement technique pour une exploitation progressive, rationnelle et sans dommage pour les réseaux de collecte et de récupération des fluides ? Quelle est précisément la technique de stockage des déchets dans les décharges contrôlées notamment au niveau des sites avantageux, formés d'excavations, issus de l'exploitation d'anciennes carrières désaffectées ?...