Synthèse de Smaïl Boughazi Il semblerait que la crise oblige le Fonds monétaire international à adopter de nouvelles procédures d'attribution de prêts. En fait, l'institution multilatérale a annoncé hier la simplification de ces procédures avec la création d'un prêt sans limite de montant ni critères de performance, selon les agences. Cette simplification doit conférer à l'institution internationale plus de réactivité face à la crise. Ainsi, après celle des droits de vote adoptée en avril 2008, qui visait à donner plus de poids aux pays émergents, cette réforme est considérée comme la deuxième à l'actif du directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn. Cette refonte, analyste-t-on, répond à plusieurs critiques, anciennes et réactivées par la crise économique mondiale, selon lesquelles le FMI prêtait trop lentement et à des conditions trop strictes. Dans la foulée, le patron de l'institution considère que c'est «un changement important dans la façon dont le Fonds peut aider ses Etats membres, ce qui est particulièrement nécessaire en ces temps de crise mondiale». «Une plus grande flexibilité dans nos prêts, en plus de conditions simplifiées, nous aideront à répondre de manière efficace aux besoins variés de nos membres. Et cela leur permettra, en retour, de traverser la crise et de revenir à une croissance durable», a-t-il poursuivi. Le principal volet de cette réforme, selon la même source, est la création d'une nouvelle modalité de prêt, la «ligne de crédit flexible (LCF)», qui vise des pays que le FMI estime bien gérés, «avec des fondamentaux, des politiques et un historique de mise en œuvre de ces politiques très solides». Le deuxième grand volet de la réforme est la «modernisation des conditions» attachées aux autres prêts accordés par le FMI. Le FMI dit vouloir prêter «en s'appuyant davantage sur des critères pré-établis là où c'est approprié», plutôt que sur des critères de performance qui conditionnaient jusqu'ici le versement des tranches successives des prêts. Le FMI a également réformé son outil de prêt central, l'accord de confirmation («stand-by arrangement») «pour accroître sa flexibilité et assurer sa disponibilité pour des membres qui n'auraient pas accès à la LCF». Il a doublé des limites des prêts auxquels auront droit les Etats membres -normalement fixées au prorata de leur contribution au capital du FMI, même si sous certaines conditions, ces limites pouvaient être dépassées. Enfin, le Fonds va «simplifier ses outils de prêt» en supprimant deux autres facilités devenues obsolètes, et réformer les modalités de remboursement, «pour créer les incitations nécessaires à emprunter». Il convient de dire que plusieurs pays ont été contraints à appeler au secours le FMI pour faire face à la crise. C'est ainsi que la Roumanie a conclu un accord avec le Fonds monétaire international (FMI), l'Union européenne et la Banque mondiale pour un prêt d'environ 20 milliards d'euros sur deux ans, selon Jeffrey Franks, un responsable du Fonds.Sur ce montant, 12,9 milliards d'euros viendront du FMI, 5 milliards de l'UE, entre 1 et 1,5 milliard de la Banque mondiale et la différence de plusieurs autres bailleurs de fonds, dont la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), a précisé le même responsable.L'argent du FMI sera utilisé pour couvrir les réserves en devises de la Banque centrale, tandis que le prêt de l'UE permettra à Bucarest de financer le déficit budgétaire. Le Zimbabwe est aussi sur le point de recevoir une aide technique et financière du FMI. Néanmoins, cette aide dépendait de la mise en place de bonnes politiques économiques et du règlement de la dette extérieure de ce pays.