Photo : S. Zoheïr De notre correspondant à Béjaïa Kamel Amghar Comme c'était prévisible la veille déjà, la ville de Béjaïa a fait hier un triomphe au candidat Abdelaziz Bouteflika. Le mot n'est peut-être pas suffisamment fort pour traduire toute la mobilisation qui a touché les 52 communes de la Soummam et bien au-delà. Venant des villages les plus reculés des Hauts Plateaux, du Jijelois, de la région du Hodna et des villages enclavés de Bouira, de nombreux citoyens anonymes ont fait le déplacement vers la capitale des Hammadides pour saluer, de très près, l'artisan de la réconciliation nationale. Les différents convois, s'entremêlant dans une ambiance fraternelle, formaient l'image d'une Algérie qui s'est retrouvée réunie pour prêter main-forte à cette œuvre gigantesque qui a conforté la paix et la stabilité du pays en s'employant, de concert, à la relance de l'économie et du développement socioculturel. Brandissant les portraits et les mots d'ordre du candidat Bouteflika, une véritable marée humaine a, en effet, investie la ville dès les premières heures de la matinée afin d'accueillir solennellement son hôte de marque. Par milliers, la foule compacte convergeait difficilement de toutes les artères de la ville vers la salle bleue, lieu du meeting. On est quasiment contraint de jouer des coudes pour se frayer un chemin. Malgré la fermeture de l'avenue de la Liberté et des ruelles adjacentes au lieu du rendez-vous devant la circulation automobile, les chaussées, les trottoirs et les immeubles avoisinants débordaient de monde. Un dispositif sécuritaire impressionnant rendait la progression encore plus difficile. Une attente que les troupes folkloriques, nombreuses à faire la fête, ont quelque peu atténuée. Après un accueil chaleureux à l'aéroport Abane Ramdane et une halte à la résidence d'hôtes sur les hauteurs de la ville, le candidat s'est offert un véritable bain de foule sur un parcours d'au moins 500 mètres. Agglutiné aux barrières de sécurité, un public des grands jours l'acclamait de toutes parts. A son passage, on brandissait des drapeaux, des fanions, des fleurs et des banderoles de bienvenue. Réagissant aux sollicitations de l'assistance, Bouteflika serrait, par endroits, des mains se tendant démesurément dans sa direction, ou s'attardait pour embrasser un enfant dans les bras de sa génitrice. Des youyous fusent, par-ci, par-là, donnant aux «retrouvailles» un grain de solennité traditionnelle. A la fin de l'intervention qui aura duré près d'une heure, Bouteflika et la délégation qui l'accompagnait ont quitté la ville sous les ovations de la foule qui l'a attendu impassiblement à l'extérieur. Rendez-vous a été, entre-temps, pris pour une autre rencontre. «Gagnant ou perdant, je reviendrai vous voir !» dira Bouteflika en guise d'adieu. Un mot qui en dit long sur son émotion et son émerveillement devant l'accueil majestueux qui lui a été réservé.