Le candidat Mohamed Saïd poursuivait hier son périple à travers l'Algérie. La 11e étape de sa campagne a été la ville de Tizi Ouzou où il a, une fois de plus, expliqué les grandes lignes de son programme, notamment les dimensions identitaires de l'Algérie. Le fait le plus saillant de cette journée du candidat reste certainement son intervention, hier, sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale. Saisissant la tribune qui lui a été offerte, M. Mohamed Saïd a plaidé pour la promotion de deux grandes lignes conductrices : une «économie productive» et une «école moderniste». Le candidat Mohamed Saïd, qui s'exprimait à l'émission «L'invité de la rédaction» de notre consœur Souhila El Hachemi, a précisé que son programme prône le passage d'une «économie de rente à une économie productive» et vise aussi une «réforme profonde» du système éducatif. Pour le candidat à l'élection présidentielle du 9 avril prochain, il faut une «visibilité économique et une vision politique», notamment pour les investisseurs étrangers afin de permettre le passage à une économie productive. Il a appelé dans ce sens à la diversification des exportations pour sortir de la dépendance quasi totale des hydrocarbures, à procéder au développement de l'agriculture pour garantir l'indépendance alimentaire et à la redynamisation de l'industrie. Deux thèmes qu'il avait amplement développés lors de ses visites dans le sud du pays où il avait appelé les jeunes à ré-adopter l'agriculture. Seul secteur susceptible de répondre aux besoins du pays mais aussi pouvant lui offrir les moyens de sortir de sa dépendance des exportations hydrocarbures. Le candidat a estimé toutefois que l'Etat «doit assumer son rôle de régulateur et doit investir dans les secteurs-clés tels que celui des hydrocarbures», tout en s'ouvrant au secteur privé national pour préparer l'Algérie à une réelle intégration dans l'économie mondiale. M. Mohamed Saïd observe dans ce sillage qu'«on n'a pas grand choix concernant l'insertion de l'économie nationale dans l'économie mondiale» car, «la mondialisation est là, c'est un fait et il faut savoir en tirer le maximum de profits». Quant au secteur éducatif, le candidat prône une «réforme profonde» avec un «apport précieux» des spécialistes pour une école «moderniste ouverte sur l'avenir mais qui reste enracinée dans le passé» et qui tient compte du riche patrimoine national. Il a précisé que cette «refonte» souhaitée de l'école publique vise essentiellement à «améliorer ce qui existe et une réforme globale et pluriannuelle» en faisant le bilan pour déterminer les objectifs à atteindre sur la base de ce bilan. Ce bilan, a-t-il estimé, est «négatif» car «l'école a été, depuis l'indépendance, une série d'éternels chantiers qu'on décide d'arrêter sans en tirer les conséquences». «Les réformes, a-t-il encore ajouté, sont conçues dans des cercles fermés avec des motivations politiques». G. H.