Le périple du chef du RCD semble atteindre sa vitesse de croisière. Infatigable comme à son habitude et plus décidé que jamais, à effacer de l'imagination des Algériens, cette vision réductrice développée par les ennemis de la démocratie qui consiste à réduire le RCD et son leader à une insignifiante dimension régionale, il était hier, dans les wilayas de Jijel, Mila et Constantine. Hier, en début de journée, il a animé un court meeting à Jijel. La salle était archi-comble. Un millier de personnes ont écouté dans le silence le discours de Saïd Sadi, qui a défendu intelligemment son programme dans une ville dominée par les islamistes. Il a une fois de plus affirmé sa volonté de tout faire pour empêcher Bouteflika par la voie des urnes, d'accéder à un second mandat, synonyme, pour lui, de régression fatale. A El Milia, Saïd Sadi a notamment visité le siège de la nouvelle permanence du RCD et discuté longuement avec les militants, pour entreprendre, par la suite une longue marche à travers les artères de la ville. A Mila et Chelgoum Laïd, le leader du RCD, a opté pour une campagne de proximité. En effet, Sadi s'est payé un bain de foule, et de nombreux citoyens ont réussi à l'approcher et discuter avec lui, principalement de leurs préoccupations. A Constantine, c'est dans une salle d'Al-Kahlifa pleine à craquer et qu'il connaît parfaitement, pour y avoir animé de nombreux meetings auparavant, que Saïd Sadi a prononcé un long discours. D'emblée, il a annoncé la couleur en insistant sur le fait que «le 8 avril prochain représente réellement une étape historique et une opportunité pour le changement». Abordant le problème de la fraude, Saïd Sadi a annoncé la consolidation du front anti-fraude constitué par les trois candidats du RCD, FLN et El-Islah. «Cette démarche pour faire barrage à toutes les tentatives de fraude, jusqu'à la proclamation des résultats, constitue une première depuis l'indépendance du pays», a affirmé Saïd Sadi avant de tirer à boulets rouges sur le président-candidat qui, a-t-il estimé, n'est ni président ni candidat. «Bouteflika n'a aucune crédibilité à l'étranger et son bilan est négatif», a-t-il notamment souligné, avant de poursuivre sur sa lancée : «Bouteflika ne pourra passer que par la fraude. Il n'y aura pas de fraude», a-t-il affirmé sur un ton et un air fermes et assurés. Pour Saïd Sadi, Bouteflika a divisé le pays et sa défaite est inévitable. Sadi, qui n'est pas sans saisir l'importance électorale de la ville de Constantine, a tenu à ce que son discours soit nettement offensif et porteur. On peut dire qu'il a réussi.