Après Tizi Ouzou, le candidat indépendant à la présidentielle du 9 avril 2009, M. Mohamed Saïd, était hier à Béchar où il a mis l'accent sur l'importance de permettre à l'élite algérienne d'émerger et de participer à la gestion du pays. Poursuivant ses discours thématiques, selon les comptes rendus de l'agence algérienne de presse (APS) et de nos correspondants, le candidat a souligné, cette fois-ci, l'importance de la création d'un environnement favorable à «l'émergence d'une élite convaincue que la responsabilité est une charge et non pas l'accès à des privilèges». Il a, dans ce contexte, déploré «la généralisation de la corruption à tous les niveaux», ajoutant que «le corps social est gangrené» par ce fléau. Se disant, toujours, déterminé à concrétiser ses convictions, M. Mohamed Saïd a estimé que la situation actuelle «ne doit pas nous pousser à désarmer et à nous résigner», mais à «imposer le changement». M. Mohamed Saïd s'est dit «conscient que les situations acquises aujourd'hui ne sont pas éternelles» et que «les forces de nuisance ne doivent pas être sous-estimées dans nos analyses politiques». Il a relevé que «beaucoup de cadres intègres ont été injustement condamnés et incarcérés», jugeant que cela constitue «un mépris du cadre algérien, qui a contribué à l'édification du pays». «S'attaquer aux cadres, c'est s'attaquer à l'ossature de l'Etat», a-t-il déploré, appelant à «combattre cette culture de l'anti-intellectualisme». Evoquant les motivations de sa candidature, Mohamed Saïd a précisé avoir choisi de participer à l'élection présidentielle «pour dire aux citoyens qu'il y a de l'espoir et leur faire entendre un discours différent». «Mon message est de dire aux jeunes que le changement est possible, que nous refusons la situation actuelle du pays et que nous devons œuvrer pour la changer», a-t-il ajouté. Il a également souligné sa volonté, s'il était élu à la magistrature suprême, «d'instaurer un Etat de droit et d'opter pour une économie basée sur les énergies renouvelables», promettant «d'écouter le peuple et de l'impliquer dans les prises de décision». Pour le candidat, «les problèmes du pays, y compris la gestion économique et culturelle, découlent de l'absence de liberté». Il se prononcera, à cette occasion, pour la levée de l'état d'urgence imposé au pays depuis des décennies. Il a, d'autre part, plaidé pour la séparation des pouvoirs judiciaire, exécutif et législatif, tel que stipulé réellement par le texte fondamental. Pour M. Mohamed Saïd, «la démocratie ne peut exister sans un contre-pouvoir crédible et solide». G. H.