Photo : Riad Par Fella Bouredji Pour encourager les nouveaux talents et surtout donner à la photographie un espace d'existence dans la vie culturelle algérienne, le Musée national des arts moderne et contemporain (MAMA) a pris une bonne initiative. Il accueillera à partir d'aujourd'hui une exposition de jeunes artistes photographes qui présenteront leurs œuvres sous le thème «Regards reconstruits». Cette exposition permettra à ces jeunes talents de s'exprimer, d'entrer dans le domaine professionnel et de «voir également leurs œuvres figurer dans un beau catalogue». Le directeur du musée, Mohamed Djehich, dira lors d'un point de presse que cette exposition «représente l'occasion de faire connaître la photographie, un moyen d'expression encore peu connu du grand public». «La photographie demeure le parent pauvre des arts plastiques», ajoutera-t-il. Aussi, «pour mieux faire connaître la photographie, qui est un art au même titre que tous les autres arts, et pour encourager les jeunes artistes, nous avons décidé d'établir une tradition en accueillant à partir de cette année et à chaque mois de mars une exposition de photographies», affirme M. Djehich. De son côté, le commissaire de cette exposition dédiée à de nouveaux talents, l'artiste Omar Meziani, a souligné qu'ils étaient onze jeunes photographes - chaque artiste présentant entre cinq et six créations- à y participer en «reproduisant un lieu, un instant de vie» autour du thème «l'intemporalité du temps». «La photographie est avant tout une technique de regard et les artistes s'en sont emparés pour en faire un moyen d'expression», affirmera-t-il. L'exposition propose «les regards d'artistes plasticiens et de photographes qui utilisent l'œil de l'objectif pour construire, à partir d'éléments visuels quotidiens, une esthétique intimiste impliquant des images statiques arrachées à l'écoulement du temps, et d'autres, animées, répétitives [qui] sont contraintes à un mouvement cyclique à linéarité du temps», est-il mentionné dans le catalogue édité à l'occasion de cette manifestation artistique qui s'étalera sur deux mois. Les artistes qui participent à cette exposition sont : Samir Abchiche, Rachida Azdaou, Khaled Laggoune, Tarek Iles, Fayçal, Mohamed Guesmia, Hakim Guettaf, Selim Aït Ali, Naïma Saad Bouzid, Zakaria Djehiche et Abderrahmane Ouattou.L'exposition est à visiter. Mais le sera-t-elle ? La question mérite d'être posée quand on sait la difficulté qu'ont nos musées à attirer les visiteurs. Et ce n'est pas la gratuité de l'entrée, que défendent certains responsables, qui amènera le public au musée. On payerait les gens que ça ne les déciderait pas pour autant à aller passer un après-midi dans ce qu'ils perçoivent comme un lieu où sont exposées «des vieilleries». C'est donc la perception et l'image qu'on a du musée qu'il faut changer, et cela ne peut se faire qu'à travers des activités muséales extra-muros intensives et étendues dans le temps et l'espace. Il s'agira de «socialiser» le musée.