Le candidat du mouvement El Islah au prochain scrutin présidentiel, M. Djahid Younsi, s'est dit, hier, foncièrement opposé à «l'incrimination des jeunes émigrés clandestins algériens». Dénonçant l'incrimination de la «harga» lors d'un de ses meetings, M. Younsi a qualifié ces jeunes qui s'aventurent en mer, en quête d'une situation meilleure, de réelles «victimes de pratiques et de politiques qui ont échoué». «On devrait demander des comptes aux responsables de ces politiques au lieu d'incriminer ces jeunes et de les jeter en prison», a-t-il dit. Le candidat d'El Islah a fait observer que son programme électoral n'incrimine pas ces jeunes «harraga» qui fuient une situation, selon ses propos, rapportés hier par Algérie presse service, «pire que la mort pour préserver leur dignité». Pour M. Younsi, ces jeunes «méritent respect et considération eux qui aspirent à améliorer leur situation et à mener une vie digne». Monsieur Younsi précisera que «c'est le désespoir et le chômage, conséquences des politiques erronées des gouvernements successifs, ayant relégué les jeunes au second plan, qui ont amené ces derniers à opter pour l'émigration clandestine à la recherche de moyens de subsistance». Dans le même contexte, il a estimé que le projet de 100 locaux par commune destinés aux jeunes «n'a pas été un succès», rappelant que plus de 250 000 jeunes diplômés universitaires viennent grossir annuellement les rangs des chômeurs, regrettant à ce propos que la plupart de ces locaux «demeurent fermés et ont été construits dans des régions éloignées». Il expliquera dans ce sillage que son programme électoral vise à «créer de véritables emplois à concurrence des besoins en la matière, de manière à régler définitivement le problème du chômage», en vue de l'instauration d'une économie nationale créatrice de richesses avec, à la clé, des milliers de pépinières de microentreprises au profit de jeunes qualifiés qui bénéficieront, par ailleurs, de crédits sans intérêts, dont l'Etat sera le garant, en sus d'une période d'accompagnement de deux ans. M. Younsi s'est donc engagé à consulter le peuple sur toutes les questions cruciales l'intéressant, dans le but de consacrer la souveraineté populaire tel que stipulé dans la Constitution. «Le recours au référendum pour toutes les questions intéressant le peuple figure en tête des points inscrits au volet politique de mon programme électoral», a-t-il soutenu. M. Younsi s'est également engagé à inscrire au titre de ses priorités, une fois élu, «l'ouverture du champ des libertés, aussi bien aux alliés qu'aux opposants», en matière de création de partis, syndicats, associations et organes de presse. Au volet social, le candidat à la prochaine présidentielle a affirmé que son programme est basé sur la «réhabilitation» de toutes les franges, à leur tête les moudjahidine «dignes défenseurs de la nation». M. Younsi a appelé, en outre, les jeunes à saisir l'opportunité de cette échéance électorale «pour opérer le changement», prévenant que «les problèmes des jeunes persisteront s'ils ne prennent pas les choses en main». Les jeunes Algériens sont les dignes descendants de la génération de Novembre et sont «capables d'opérer le changement escompté», a-t-il ajouté, soulignant que le vote est «le seul moyen d'y parvenir». G. H.