De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Dans une salle du théâtre communal de Bouira archicomble, Moussa Touati, le leader du FNA et candidat à l'élection présidentielle du 9 avril prochain, a animé, hier après-midi, un meeting de campagne électorale en axant son intervention sur «l'injustice qui a régné depuis l'indépendance du pays à cause de la mauvaise gestion des dirigeants, qui ont tout fait pour se maintenir au pouvoir». Selon lui, ces derniers ont toujours usé et abusé avec les fibres sensibles de ce pays afin de diviser le peuple : entre Arabes et Amazighs, gens du Sud et gens du Nord, musulmans et laïcs et d'autres antagonismes qui ont conduit l'Algérie à endurer une période tragique au cours de laquelle 200 000 Algériens sont morts, alors qu'en réalité le peuple a toujours été uni. L'orateur a fustigé la politique de fermeture et de privatisation des entreprises publiques, une initiative ayant engendré le licenciement de milliers de travailleurs, qui s'ajoutent aux autres milliers de chômeurs diplômés ou ceux exclus du cursus d'études, prenant à témoin l'assistance : «Je suis sûr qu'il y a au moins 60% de chômeurs dans cette salle.» M. Touati a également dénoncé les mesures d'effacement des dettes des agriculteurs et dira à ce sujet : «Nous sommes contre cette mesure, car cela profitera aux pseudo-agriculteurs, aux affairistes et autres spéculateurs.» «Pourquoi les dettes des entreprises publiques n'ont-elles pas été effacées ?» s'est-il interrogé, ajoutant que le système politique adopté au lendemain de l'indépendance nationale a lamentablement échoué dans l'œuvre d'édification d'un Etat de droit et qu'au cours des mandatures passées, le peuple n'a eu droit qu'à la hogra, à la bureaucratie, au népotisme et à la dilapidation des derniers publics. Tout en déclarant que son parti s'inscrivait dans une opposition véritable, Moussa Touati a estimé que «l'Algérie doit devenir un bien du peuple» et que le programme qu'il propose aux citoyens milite «pour le changement en vue d'instaurer un véritable Etat démocratique et de droit». S'adressant aux jeunes, M. Touati déclarera : «La jeunesse doit relever le défi, s'affirmer et ne pas sombrer dans le défaitisme.» Il promettra qu'au cas où il serait élu à la tête de l'Etat, il veillerait à instaurer une République qui garantirait la justice sociale, l'égalité des chances et le développement du pays. A la fin de son intervention, le candidat du FNA a appelé la population locale, notamment les jeunes, à participer massivement au scrutin afin d'imposer le changement par les urnes.