Photo : Riad Par Rabah Iguer M. Medelci a estimé hier à Doha que la réconciliation nationale algérienne «est devenue une référence évidente et précieuse pour tous les Arabes». Dans une conférence de presse, le ministre a souligné l'importance de concrétiser la réconciliation nationale dans les pays arabes qui connaissent des problèmes d'instabilité, à l'instar de l'Irak, du Soudan et de la Somalie. «En Algérie, nous avons bien composé avec le principe de réconciliation», a affirmé le ministre. Concernant la réconciliation palestinienne, M. Medelci a noté une nette progression en cette matière, tout en souhaitant qu'elle devienne dans les semaines à venir «une réconciliation globale» entre les Palestiniens, en vue de former un gouvernement palestinien avec un programme «politique bien défini». Le concept de réconciliation arabe doit être basé sur l'unité, la solidarité et le dialogue entre les pays arabes, a estimé le ministre. Par ailleurs, le chef de la diplomatie algérienne a affirmé que l'allocution du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, lors du sommet arabe a été adoptée comme document de travail par le sommet, soulignant que les principales idées contenues dans cette allocution étaient explicitement énoncées par la déclaration de Doha. Il s'est félicité du rôle de l'Algérie dans ce sommet à travers la participation du groupe de travail algérien à la rédaction du communiqué sur le processus de paix, qualifiant cette participation de «très importante». Sur l'importance du sommet de Doha, le ministre a souligné qu'il était «très attendu», d'autant plus qu'il intervenait juste après le sommet économique du Koweït, «qui a jeté les bases de la réconciliation arabe». «Nous attendions la confirmation et la définition du concept de réconciliation arabe lors de la réunion de Doha», a-t-il ajouté. M. Medelci a qualifié le sommet de Doha de jalon important sur la voie de la réconciliation arabe, la défense des positions arabes et les perspectives de coopération arabe. Concernant l'initiative arabe de paix, le ministre a souligné que cette question «a fait l'objet de larges consultations visant une position arabe unifiée», ajoutant que le sommet de Doha «a défini les conditions de relance de l'initiative». Les pays arabes «sont attachés à la paix en tant qu'option stratégique alors que l'entité sioniste ne fait que la mépriser», a fait remarquer M. Medelci. Il a indiqué par ailleurs que le sommet de Doha «a exprimé son refus catégorique» du mandat d'arrêt lancé par la Cour pénale internationale (CPI) contre le président soudanais Omar El Béchir. Les prochaines démarches, a-t-il ajouté, consisteront à faire pression sur le Conseil de sécurité, les décideurs et les pays influents pour prendre en considération la position arabo-africaine et musulmane ainsi que celle des pays non-alignés en la matière. Par ailleurs, le chef de la diplomatie algérienne s'est félicité du sens de coordination qui a prévalu lors du sommet entre les pays maghrébins, saluant la présence «efficace» de ces pays qui a permis de désigner la Libye pour abriter le prochain sommet (2010). Il a indiqué en outre que le sommet a permis à des pays arabes frères, comme l'Irak et la Somalie, de soulever les mêmes préoccupations, précisant que le développement global et l'intégration socio-économique entre les pays arabes ont constitué un autre axe important examiné par ce sommet. S'agissant du 2ème sommet Monde arabe-Amérique latine, le ministre a rappelé que le premier sommet tenu à Brazzaville en mai 2005 a été co-présidé par le président de la République M. Abdelaziz Bouteflika et son homologue brésilien M. Ignacio Lula Da Silva. Ce sommet, a-t-il ajouté, «avait permis de développer les relations entre les pays arabes et ceux d'Amérique du Sud dans tous les domaines, rappelant à ce propos la position du président vénézuélien Hugo Chavez lors de l'agression israélienne contre la bande de Ghaza. M. Medelci a, en outre, mis en exergue l'importance de la coopération économique entre les pays arabes et ceux d'Amérique du Sud, soulignant que des pays comme le Brésil et l'Argentine avaient «un poids» aux plans économique et politique. Il a indiqué dans ce contexte que 20 millions de personnes d'origine arabe résident dans ces pays, d'où, a-t-il dit, la nécessité de construire un partenariat efficient qui profiterait aux deux parties. Le ministre des Affaires étrangères a, enfin, rappelé que la bibliothèque arabo-sud américaine proposée par l'Algérie à l'issue du sommet de Brasilia était en voie de concrétisation.