Invité hier à l'émission «Tahaoulate» de la Chaîne I de la radio nationale, M. Abdelmalek Sayeh, directeur de l'Observatoire national de lutte contre la drogue et la toxicomanie, a confirmé la présence en milieu scolaire du phénomène de consommation des stupéfiants, refusant toutefois de mettre à l'index les responsables des établissements où il est fait cas de ce problème : «Le phénomène prend une certaine ampleur dans nos établissements scolaires, chez les garçons plus que les chez les filles. Nous ne pouvons toutefois accuser les établissements -où des enfants s'adonnent à la consommation des drogues- d'en être responsables ou complices. Ce serait une accusation grave. Les enfants prennent leurs drogues loin des regards. Ça se passe généralement dans les sanitaires […].» M. Sayeh constate que le phénomène prend des proportions assez inquiétantes dans le milieu des jeunes, âgés entre 16 et 35 ans, ce qui l'a amené à demander une étude scientifique au niveau national pour cerner le problème. Une enquête est en cours et cible 45 000 jeunes consommateurs de drogues. Le représentant de l'Observatoire national de lutte contre la drogue et la toxicomanie avance, par ailleurs, un chiffre de 40 à 41 ha de terres de culture de drogue détruits par les services de la Gendarmerie nationale dans des régions montagneuses du pays, ainsi que la saisie de 7,771 tonnes de stupéfiants entre 2007 et 2008. M. Sayeh regrette que l'Algérie, qui était jusque-là un pays de transit, soit devenu un pays consommateur et producteur de drogue, même si la superficie des terres cultivées est de loin inférieure à celle de nos voisins : «Nous sommes loin des 140 000 ha de nos voisins les marocains.» M. Abdelmalek Sayeh appelle les citoyens à être vigilants et surtout à dénoncer tout acte suspect : «Il faut que les citoyens nous signalent la présence des terres où ils suspectent la culture de ces drogues.» Interrogé sur le risque de voir cette drogue entrer en grandes quantité dans le pays, après une éventuelle ouverture des frontières avec le Maroc, l'invité de l'émission «Tahaoulate» a répondu qu'il préfère ne pas se prononcer sur la question, rappelant toutefois que ce phénomène de contrebande a toujours existé, avant et après l'ouverture des frontières, et cela a touché tous les produits de consommation. M. Sayeh estime donc nécessaire de renforcer la surveillance des frontières, quelle que soit la situation. K. M.