De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi L'interdiction par les Israéliens de la tenue de la manifestation culturelle «El Qods, capitale de la culture arabe 2009» s'apparente à un énième crime de guerre perpétré contre le peuple palestinien. C'est une lecture à laquelle est parvenu un diplomate palestinien juste après les interventions israéliennes en terre sainte, ce qui a généré la délocalisation de l'événement culturel d'El Qods. La réponse algérienne a, de tout temps, été sans appel «qu'elle ait tort ou qu'elle ait raison». La Palestine est dans le cœur de tous les Algériens. La tutelle aura déroulé le tapis aux artistes, hommes et femmes de culture palestiniens pour s'exprimer sur tout le territoire national. Le «la» a été donné dans la capitale et verra son onde se propager dans la majorité des wilayas dans les jours et mois à venir, puisqu'une année est consacrée à cette manifestation rebaptisée «El Qods, capitale éternelle de la culture arabe». Conformément à un programme élaboré par le département de la ministre de la Culture, Khalida Toumi et étoffé par la contribution des différentes directions de la culture, Constantine a ficelé un programme culturel varié qui a été déposé auprès du ministère. «Nous avons eu l'aval quant à notre participation à l'événement», a révélé le directeur de la culture, M. Nettour. Le coup d'envoi de «El Qods, capitale éternelle de la culture arabe» devrait avoir lieu à Cirta en simultané avec la semaine culturelle annuelle «chère» à Malek Haddad, celle de Youm el Ilm (la journée du savoir). En outre, des journées maghrébines de cinéma, auxquelles prendront par des cinéastes et amateurs du Maghreb, y seront organisées. Elles seront agrémentées par des conférences et colloques portant sur l'itinéraire culturel palestinien «sous l'occupation». Le mois de mai, qui sera consacré au patrimoine, cèdera également une place à El Qods, révèle la même source. S'agissant des troupes palestiniennes présentes à Constantine, on n'a avancé aucune date précise sur leur prestation. «Ce qui nous préoccupe actuellement a trait à la concrétisation de notre planning qui devra être à la hauteur de ce rendez-vous. Pour l'heure, nous n'avons été destinataire d'aucune correspondance consignant les dates de la venue d'acteurs palestiniens», explique encore le directeur.Au théâtre régional de Constantine, l'engouement pour cette manifestation n'est pas encore perçu tel qu'il se doit pour la simple raison que le TRC songe aux traditionnelles journées de printemps qui démarreront le 16 avril prochain. Questionné au sujet d'un éventuel «engagement» en faveur d'El Qods, le directeur du théâtre révèle que «le TRC n'a pas préparé pour l'immédiat une manifestation culturelle dédiée à la Palestine. Ce qui n'écarte pas cependant la probabilité d'en produire dès lors que l'évènement s'étale une année durant». A vrai dire, improviser une pièce et la monter, c'est rendre un vibrant hommage aux enfants de Ghaza, «brûlés» par le soufre sioniste. Le TRC, dont le capital artistique n'est pas à démontrer, ne devrait-il pas y songer ? C'est la meilleure façon de tisser des passerelles solides entre les enfants algériens et palestiniens et, du coup, honorer la culture séculaire et intarissable d'El Qods. De son côté, le musée Cirta ne compte pas rester figé. En effet, la directrice aura concocté, en collaboration avec la direction de la culture, une affiche artistique insérée dans le mois du patrimoine et destinée au peuple palestinien. Des toiles seront peintes par des artistes locaux, lesquelles feront l'objet d'une vente aux enchères dont le produit ira aux enfants de Ghaza. En dehors de ces initiatives étatiques, aucune association locale culturelle n'a présenté à la direction de la culture un planning pouvant prouver une quelconque participation. Les artistes locaux sont-ils à court d'idées ou manquent-ils de conviction ? On serait tenté de croire que l'engagement «sans cachet» et loin des feux de la rampe en aura constitué le frein. Toutefois, l'année est encore longue et on ne désespère pas de voir des initiatives se réaliser : estudiantines, lycéennes, aux côtés de celles programmées par la tutelle pour tenter d'étoffer cette «éternelle capitale de la culture arabe» qu'est El Qods.