Le sommet du G20 (groupe des 20 pays industrialisés et émergents) s'ouvre aujourd'hui à Londres sur fond de divergences entre les différents pays participants. Gordon Brown, qui présidera le sommet, a indiqué hier s'attendre à des «négociations dures». Au menu, un chapelet de dossiers lourds qui concernent toute la planète. La récession de l'économie mondiale, la régulation du système financier, les paradis fiscaux, le gonflement des fonds du FMI, le protectionnisme, etc. sont autant de sujets brûlants pour lesquels aucun consensus ne s'est dégagé pour le moment. D'ailleurs, même le communiqué final est pointé du doigt par certains chefs d'Etat, à l'image du président français qui n'a pas hésité un instant à menacer de se retirer de la rencontre si les résultats sont trop mous. En tout cas, le débat s'annonce, selon des agences, «compliqué» entre des Européens qui veulent «redéfinir tout de suite les règles du jeu de demain» et des Américains «pas spontanément enclins à accepter le concept de régulation mondiale» et privilégiant les plans de relance de l'économie. Rien n'est joué pour le moment mais les signes ne trompent pas. Le communiqué final, rapporté par certains médias, n'apporte rien de nouveau. Selon ce document, les participants renouvelleront leur promesse de lutter contre le protectionnisme mais ne promettront pas un nouveau plan de relance. Toutefois, le président américain ne veut pas rater sa première sortie en dehors du continent américain. Il a appelé hier à un front uni contre la crise. «Nous avons la responsabilité de coordonner nos actions et de nous concentrer sur les points communs et non sur des divergences épisodiques», a déclaré Barack Obama à Londres. «Nous n'allons pas nous entendre sur tous les points», a reconnu le président américain malgré son optimisme. Il a estimé que le sommet ne pouvait pas se permettre des «demi-mesures». Le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, s'est montré également optimiste avant l'ouverture des travaux du sommet. Il a affirmé hier à Paris que le sommet du G20 serait «difficile», mais, étant «excessivement optimiste», il en attend «au moins une proposition qui sera un encouragement» à la reprise économique. Et comme à l'accoutumée, le continent africain sera symboliquement présent à la rencontre. Il compte faire entendre sa voix par tous les moyens. L'Union africaine (UA) a indiqué dans un communiqué qu'elle va présenter une position commune et des propositions sur la crise mondiale au sommet du G20 prévu aujourd'hui à Londres. «La position commune africaine […], assortie de recommandations concrètes dans la perspective d'une réponse internationale concertée, coordonnée et surtout solidaire et durable, témoigne de la ferme volonté de l'Afrique à peser désormais collectivement dans toutes les délibérations internationales en parlant d'une seule voix», souligne le document. Les 53 Etats membres de l'UA ont adopté cette position commune au cours de différentes réunions. Soulignons que l'Afrique sera représentée au G20 «par une délégation de l'UA […], conduite par le Premier ministre de la République fédérale démocratique d'Ethiopie, Meles Zenawi, et le président de la Commission de l'UA, Jean Ping», indique le texte. Même s'il n'est pas touché directement, le continent noir, selon les prévisions du FMI, va voir sa croissance globale réduite de moitié, et perdre plus de 50 milliards de dollars sur ses revenus à l'exportation sur la période 2008-2009, selon l'UA. S. B.