Photo : Riad Par Wafia Sifouane Il est clair que, quand il s'agit de rehausser la qualité et la quantité des productions théâtrales, les moyens matériels deviennent indispensables et casser sa tirelire, une obligation. Un fait que le ministère de la Culture semble avoir bien compris cette année et il a réagi en conséquence, cela en allouant des enveloppes budgétaires importantes. Cette louable initiative vise la promotion, la diffusion, la socialisation du théâtre et, surtout, la hausse du niveau des productions théâtrales. Après des années de disette et de radinerie qui ont entraîné la fermeture des théâtres municipaux et même provoqué des zones de «no culture» voilà enfin que le programme ministériel tant attendu de «Un théâtre dans chaque ville» commence à porter ses fruits. L'année dernière, c'était le Théâtre régional de Sidi Bel Abbès qui a bénéficié d'un lifting lui permettant ainsi d'abriter son 1er Festival national de théâtre professionnel et de monter plusieurs pièces, dont Noun qui a raflé plusieurs prix lors de la 4ème édition du Festival national du théâtre professionnel. Fier de son théâtre, le directeur de cet établissement, Hassan Assous, a exprimé dans le temps son entière satisfaction des subventions ministérielles. Une aide qu'il qualifie de bénédiction pour les jeunes talents et les productions théâtrales. Il y a une semaine, c'était au tour du Théâtre régional de Mascara de se rendre à Alger, histoire de dévoiler ses dernières productions. Rouvert il y a presque six mois et dirigé par Rachid Djrourou, cet établissement a déjà produit trois pièces en un temps record, toujours grâce aux aides du ministère de la Culture. «Avant, c'était un théâtre municipal abandonné. Il a bénéficié d'une restauration, histoire de le remettre sur pied. Concernant les productions, le ministère de la Culture nous a accordé des enveloppes budgétaires conséquentes qui nous ont permis de répondre aux besoins des artistes. Il y a une véritable écoute et un appui cette année», dira M. Djrourou. Cette déclaration est soutenue par celle du directeur du Théâtre régional de Guelma, El Aid Kabouche. «Je suis à la tête de cet établissement depuis septembre dernier et sincèrement je suis très satisfait de l'aide du ministère de la Culture. Une fois les soucis bureaucratiques réglés, j'ai pu créer des postes d'emploi et développer mon cahier des charges. Cette année, nous allons même tenter une entrée au Festival national du théâtre professionnel avec la première pièce de Guelma. Il y a aussi une pièce pour adultes ainsi qu'une autre pour enfants», déclare-t-il. M. Kabouche nous annoncera également qu'en mars prochain des études pour la restauration des bâtiments seront effectuées sur les théâtres régionaux de Guelma et d'Annaba (sa région natale). Quand au directeur du Théâtre régional d'Oran, Azri Ghoauti, il nous soulignera avoir constaté une nette amélioration des budgets alloués au théâtre. «Les aides du ministère de la Culture se sont nettement améliorées ces deux dernières années. Elles sont à la hauteur de nos attentes. Cette année, chaque théâtre régional aura de quoi produire au moins trois pièces, ce qui est vraiment bien. Même les coopératives et les associations théâtrales bénéficient des subventions ministérielles et cela pour encourager la création artistique dans le pays. Pour conclure, je dirai que les efforts du théâtre ont enfin été pris en considération» déclare-t-il. En somme, il est bien clair qu'avec quelques révisions effectuées sur les besoins de ces établissements le ministère de la Culture commence enfin à s'impliquer concrètement dans la promotion et la diffusion du 4ème art, un secteur qui, malheureusement, a été marqué par les années noires. Il était temps pour lui de revoir le jour.