De notre correspondant à Béjaïa Kamel Amghar Investir dans l'homme, voilà l'idée maîtresse développée par Mohamed Saïd, hier au cours d'un meeting électoral animé à Béjaïa. Un système éducatif de qualité, une politique de formation en adéquation avec la réalité économique, une université dédiée à la production du savoir et à la recherche scientifique, des actions concrètes pour la mise à contribution de nos compétences établies à l'étranger et une meilleure synergie entre la communauté scientifique et le monde de l'entreprise constituent autant d'actions prioritaires qu'il se propose d'accomplir s'il venait à être élu président de la République. Ce plan permettra, selon lui, d'offrir la chance à tous les Algériens de construire leur pays et leur avenir. Tout programme politique sérieux doit s'articuler, selon lui, sur cette question primordiale de la valorisation des ressources humaines et de l'émancipation de toutes les catégories sociales. «Toute autre conception de l'action politique serait vaine», dira-t-il en brossant un tableau peu reluisant de la situation présente du pays. «Nous avons un pays riche et un peuple pauvre. On ne sait même pas comment rentabiliser nos ressources financières. Cela s'appelle de la mauvaise gestion», tient-il à souligner d'emblée. Prônant le changement radical devant un parterre de ses sympathisants, Mohamed Saïd s'engage à offrir des perspectives viables à la jeunesse qui représente, selon ses dires, la seule vraie richesse du pays. «La jeunesse qui représente deux tiers de la population est comme paralysée en Algérie. à défaut de considération, elle sombre dans la drogue et se jette à la mer en quête de cieux plus cléments», regrette-t-il avant de souligner que l'Algérie doit absolument exploiter cet énorme potentiel pour garantir son développement durable. Pour ce faire, il milite pour la répartition équitable des richesses selon le travail et le mérite de tout un chacun. «Aujourd'hui, nous avons une petite minorité au septième ciel et une écrasante majorité dans la boue. On doit absolument reconstituer la classe moyenne pour garantir la stabilité sociopolitique du pays», tient-il à faire remarquer, en insistant sur l'urgence qu'il y a à élaborer une vision politique claire et une stratégie économique prévoyante à cet égard. A ce niveau, il abordera la question des libertés en plaidant pour l'ouverture de la scène politique afin de faire émerger une nouvelle élite capable de gagner la confiance et la sympathie du peuple. «La politique est un exercice noble. Il est impératif de remettre l'acte politique sur son piédestal en disqualifiant tous les pseudo-politiciens qui recourent à l'esbroufe et au mensonge pour abuser les gens», exhorte-t-il en reconnaissant toute la difficulté qu'il y a aujourd'hui à absorber cette crise de confiance. Parlant de la wilaya de Béjaïa, Mohamed Saïd y a perçu un énorme retard en matière de développement. «Il faut nécessairement une nouvelle mentalité pour rattraper tout ce retard. Méfiez-vous de ceux qui vous promettent ce qu'ils n'ont pas pu vous offrir en dix ans de règne», décoche-t-il à l'endroit du président sortant. Mohamed Saïd termine son intervention sur une note d'optimisme et d'espoir. «Malgré tous les dangers qui nous guettent aujourd'hui plus que jamais, il y a de l'espoir pour relever les défis qui nous interpellent tous», conclut-il, en appelant l'assistance à faire le bon choix le 9 avril prochain.