Le candidat à l'élection présidentielle de 2009 Moussa Touati a dénoncé, hier, ce qu'il a qualifié de parti pris de l'administration et l'utilisation des moyens publics au profit d'un seul candidat, au cours de la campagne qui s'achève. Lors d'une conférence de presse au siège national du FNA, le candidat du FNA, M. Touati, estime que le taux de participation à la prochaine élection présidentielle ne dépassera pas 40%, et que cette même élection nécessitera deux tours dans le but de départager les concurrents. Car, a-t-il indiqué, le candidat du pouvoir et de l'argent ne peut réussir aux dépens de cinq autres candidats. Le pronostic de M. Touati est basé sur deux observations, notamment l'obligation faite aux citoyens d'assister aux meetings du candidat du pouvoir, et l'utilisation des moyens de l'Etat pour le transport des citoyens qui ne se déplacent pas de leur propre gré. Des indicateurs qui démontrent, selon lui, que le déplacement lors du jour du scrutin sera de moindre importance. Le candidat du FNA a également affirmé avoir rendu destinataire le Premier ministre d'une correspondance dans laquelle il réclame son dû, du budget qui est destiné à la commission politique de surveillance, afin de payer ses observateurs aux bureaux de vote. Il estime que la présence des représentants de 26 partis non concernés par ces élections à cette commission entraîne la dilapidation de son budget et favorise le «business politique». C'est l'argument avancé par Moussa Touati pour réclamer que lui soit versée une partie de ce budget, une somme équivalente à 4,5 milliards de centimes pour le paiement des observateurs des 45 000 bureaux de vote. La manière dont sera dépensé ce budget dépend de la volonté de transparence de ces élections, considère-t-il. Ila en outre fait état des exigences, impossibles à satisfaire, qui lui ont été imposées pour la location de la salle Harcha où doit se tenir demain son meeting algérois. Selon ses dires, pas moins de 76millions de centimes lui aurait été exigés pour la location de cette salle, en sus d'autres conditions visant à l'en dissuader, notamment l'obligation qui lui est faite de n'utiliser que les gradins. Cela dit, en rappelant qu'elle est partie intégrante des salles retenues pour la campagne. Moussa Touati hausse le ton et décide de porter l'affaire devant l'opinion publique, menaçant qu'en cas de non accès à la salle, ses militants tiendront leur meeting dans la rue. En exhibant son bilan de campagne, le candidat Touati indiquera que le montant de ses dépenses a atteint 270 millions de centimes. Cette somme qui lui a été consentie, selon lui, a servi à couvrir les besoins de 33 personnes, membres de son staff de campagne, ayant sillonné plus de 41 wilayas, et ne représente pas une grosse somme, comparée à la gabegie des autres candidats, notamment le candidat indépendant et ceux des partis de l'administration. Moussa Touati indiquera, en outre, avoir dépensé la totalité de l'enveloppe qui lui a été allouée par l'Etat dans les locations, la confection des affiches et autres posters. Abordant la flambée des prix des produits agricoles et de large consommation, le candidat Moussa Touati a indiqué que les difficultés des citoyens finiront par les pousser à al révolte au moyen de leurs voix pour opérer le changement. «Au peuple de traduire cette hausse des prix en langage de changement», dira Touati, affirmant rejeter la méthode des abstentionnistes. «Je reste dans la course électorale parce que j'ai un électorat auquel je dois rendre des comptes. Je ne dois pas décevoir ceux qui m'ont délégué en tant que candidat et ne me retirerai que sur leur demande». Cela dit, Moussa Touati promet de réaliser la grande surprise lors de la prochaine présidentielle, à la condition qu'elle se déroule dans une proportion de 60% de transparence. Enfin, interrogé au sujet de l'initiative d'un parti ayant accroché un fanion noir à la place de l'emblème national, Moussa Touati a affirmé ne pas partager cette vision et déclare ne pas accepter de porter atteinte aux symboles de la nation. «Nous croyons en la démocratie, mais nous n'admettons pas que l'on touche à l'un des symboles de la nation», conclura-t-il. A. R.