Abdelaziz Bouteflika vise loin dans son programme électoral. Il ambitionne d'engager quelque 150 milliards de dollars pour continuer sur la lancée amorcée en 1999. Quelques jours seulement après l'entame de sa campagne électorale, il annonce la couleur : 3 millions d'emplois dans les cinq années à venir, 1 000 milliards DA pour assurer la sécurité alimentaire, un Fonds national d'investissement doté d'un capital public de 150 milliards DA et qui aura une capacité de financement de plus de 1 000 milliards DA durant les cinq prochaines années, création d'au moins 200 000 nouvelles PME durant la prochaine mandature. Le candidat Bouteflika, en sillonnant les quatre coins du pays, a expliqué aux citoyens sa vision des choses, notamment en ce qui concerne les questions économiques. Bouteflika s'est engagé notamment à moderniser l'agriculture ainsi que les programmes d'investissement public dans les autres secteurs, notamment le bâtiment, les travaux publics et l'hydraulique. Ce cadre offrira, selon le programme du candidat indépendant, «d'importants plans de charge pour la relance industrielle dont l'Algérie doit en tirer profit». Bouteflika promet aussi de veiller «à la remise à niveau des entreprises publiques viables et disposant d'un plan de charge». «Le secteur industriel bénéficiera de concours financiers, octroyés sous forme de crédits avantageux, pour son redressement et la modernisation de l'outil de production», explique le candidat, qui affirme que les partenaires étrangers disposés à participer à la modernisation de notre outil industriel seront associés à cette démarche. Le financement des entreprises figure également dans son programme. Pour ce faire, des «mécanismes novateurs accompagneront le parachèvement de la réforme bancaire, dont des instruments de financement du leasing et du capital investissement, tout comme nous développerons le marché obligataire et la Bourse locale, avec les garanties requises contre toute activité spéculative et toute évasion de capitaux». Pour les PME, «l'accès au crédit sera facilité davantage, dans le respect de normes légales,notamment par une consolidation des mécanismes publics de garantie. Les capacités de conseil et d'accompagnement aux entrepreneurs seront développées, avec un réseau institutionnel à travers les différentes wilayas». Dans ce sillage, des «dispositifs d'aide à la création de microentreprises seront soutenus de manière accrue, y compris pour la création d'activités par les femmes à domicile», promet Bouteflika, qui s'engage à poursuivre également le programme de construction de locaux avec le concours des collectivités locales, au profit des chômeurs en mesure de créer leurs propres activités, et «veiller à ce que l'utilisation de ces facilités soit équitablement ouverte aux femmes». Il assure au même titre que «les dispositifs publics d'aide à l'emploi d'attente et d'appui à l'insertion et à la qualification professionnelle des diplômés seront préservés et dynamisés». Le programme d'Abdelaziz Bouteflika soulignera aussi que «la disponibilité du foncier industriel, dans le cadre du régime de la concession, sera améliorée avec les multiples nouvelles zones industrielles» qui seront développées «le long des voies de communication». «Le développement de l'investissement dans les zones défavorisées, ainsi que dans les wilayas du Sud et des Hauts Plateaux, bénéficiera d'encouragements particuliers», ajoute le document. S'agissant du tourisme et de l'artisanat, le candidat Bouteflika assure que «l'investissement dans l'hôtellerie à travers tout le pays, la formation des personnels et l'amélioration de la qualité des services, y compris des agences de voyages, seront encouragés» et «les efforts en cours pour la promotion de l'artisanat seront également maintenus et consolidés». Le secteur de l'agriculture sera aussi, selon le document du candidat, encouragé. «Nous encouragerons l'investissement national et étranger dans l'agriculture et l'élevage et dans l'industrie agroalimentaire, étant entendu qu'il devra satisfaire d'abord les besoins de notre marché», s'engage Bouteflika, pour qui «la pêche continuera aussi de bénéficier des encouragements publics pour mobiliser sa participation à l'alimentation de la population, à la création d'emplois.» Enfin, le développement de la pétrochimie, de l'exploitation minière ainsi que la promotion des énergies nouvelles seront soutenus, selon Bouteflika qui explique que cette politique devra également prendre en considération le développement d'industries en aval, et la garantie de la sécurité énergétique du pays à long terme.» S. B.