Le président-candidat entame sa campagne électorale avec des avantages que n'auront pas ses concurrents. En plus du fait qu'il ait déjà entamé sa campagne, à travers ses récentes sorties et autres annonces électoralistes en direction des femmes, des fellahs et des jeunes, c'est la machine de l'administration qui s'est mise en branle pour lui dérouler le tapis rouge pour le troisième mandat, suivie par le mouvement associatif trop souvent dépendant de l'administration, notamment lorsqu'il s'agit de subventions. Mais, au-delà de ces facteurs “extrasportifs”, force est de reconnaître que Abdelaziz Bouteflika est largement avantagé par rapport à ses concurrents, d'abord, en raison de la différence flagrante de stature, mais ensuite en raison de sa longue expérience dans la gestion des affaires de l'Etat et dans la vie politique en général. Le président sortant n'a même pas besoin d'un programme, comme disent ses partisans. Son bilan parle pour lui. Quoi que l'on pense de son bilan, l'on ne peut, en effet, ignorer les réalisations enregistrées durant la décennie Bouteflika. Et c'est cela que le candidat Bouteflika s'évertuera à rappeler tout le long de la campagne électorale. Sur le plan politique, Bouteflika martèlera que la réconciliation nationale reste la voie idoine pour résoudre le problème du terrorisme. La jeunesse sera au centre de sa campagne électorale où il sera question de création de centaines de milliers d'emplois, mais aussi et surtout de tenter de redonner espoir à une frange de la jeunesse toujours tentée par la “harga”. Sur le plan social, il insistera sur les actions entreprises et à venir en faveur des couches défavorisées. Il en a déjà donné un petit aperçu lors de la précampagne, en annonçant l'augmentation des bourses des étudiants et des élèves de la formation professionnelle, ainsi que l'augmentation du SNMG. Il a annoncé, également, l'effacement de la dette des fellahs, en attendant les promesses qu'il fera durant sa campagne électorale. Bouteflika peut se permettre de faire des promesses, en se targuant du fait d'avoir tenu ses promesses antérieures. Dans ce registre, il y a lieu de relever l'enveloppe consacrée au programme quinquennal : quelque 160 milliards de dollars, soit l'équivalent de ce qui a été déboursé durant la décennie écoulée. La continuité, voilà le credo que défendra Bouteflika durant sa campagne. Une continuité que rien ne semble altérer, pas même la crise financière mondiale qui ébranle les économies les plus performantes du monde. Azzeddine Bensouiah