Photo : S. Zoheïr Par Amar Rafa La campagne pour l'élection présidentielle de 2009 menée par le candidat Bouteflika, au-delà de son rythme laborieux, aura eu ceci de particulier : elle a inauguré une nouvelle forme de marketing politique. Incarnée par les rencontres de proximité, à caractère thématique, cette nouvelle façon de voir est une innovation dans les mœurs politiques du pays. Par secteurs professionnels, le candidat Bouteflika a diagnostiqué les maux dont souffrent les agriculteurs, les étudiants et les travailleurs, pour préconiser des remèdes. En ce qui concerne le sport, notamment le football livré au pouvoir de l'argent et de la corruption, il est à ériger en priorité nationale. La santé, malade de ses cadres, est à diagnostiquer profondément. A deux reprises, à Oran et Constantine, le candidat s'est également livré à une activité de proximité qui lui a permis d'assister à un spectacle de musique organisé en son honneur et animé par une «pléiade» d'artistes. Ces rencontres vont de pair avec des meetings organisés par les chefs de parti de l'Alliance présidentielle (FLN, RND et MSP) et les huit organisations de masse qui ont sillonné le territoire national pour expliquer le programme du candidat Bouteflika. Dans la trentaine de wilayas où il s'est rendu, le candidat Bouteflika s'est offert des bains de foule. Le contact était direct et sans protocole. Il a eu des poignées de main chaleureuses avec les personnes venues l'acclamer, portant des portraits ou brandissant l'emblème national. Les citoyens rencontrés ont tenu à exprimer leur soutien au candidat. Les wilayas rivalisaient les unes avec les autres pour offrir au candidat le meilleur accueil. Celui de Batna n'avait d'égal que le bain de foule que lui a offert la ville de Aïn El Fouara. Celui de Tlemcen était grandiose, mais à Annaba et El Tarf et Médéa, c'était sans pareil. Les organisateurs ont redoublé d'ingéniosité et mis en œuvre les ingrédients pour accueillir en fanfare le candidat Bouteflika. Affiches à tous les coins de rue, portraits géants ornant des façades entières d'immeubles, pancartes à l'effigie du candidat, salles bleues, baroud, zorna et cavalerie. A Tlemcen, 76 troupes folkloriques et 114 cavaliers étaient rassemblés le long d'un parcours de 2,2 km pour donner des airs de fête à la ville, déjà ornée de drapeaux, pancartes et banderoles, sans oublier les casquettes blanches portant la mention «Boutef, mon choix», et des tee-shirts à l'effigie du candidat.