«Poursuivre le développement humain» est l'un des axes sinon l'axe essentiel du programme du candidat Bouteflika réélu pour un autre quinquennat. Une option qui, à l'évidence, méritait d'être réitérée au vu d'abord des résultats obtenus sur le terrain depuis le début des années 2000 et de l'appréciation des Nations unies consignée dans le dernier rapport du CNES ensuite, lesquels ont considéré qu'au terme de l'année 2008, l'Algérie avait atteint «la quasi-totalité des normes de développement que l'Organisation a fixées pour l'année 2015 au titre des “Objectifs de développement du Millénaire”». Qui dit développement humain évoque forcément les moyens d'y parvenir et plus particulièrement la politique et les programmes conséquents mis en place pour leur matérialisation. Dans cet ordre d'idées, A. Bouteflika a annoncé d'ores et déjà l'engagement de 150 milliards de dollars pour les cinq années à venir pour les seuls projets de développement social. Par voie de conséquence, après être parvenue à rééquilibrer son économie, l'Algérie est également arrivée à faire reculer de 5% (1998) à 3,5% le taux d'inflation pour le maintenir à ce seuil pour l'année en cours. Un constat qui est venu confirmer le retour de la croissance prévue lors du lancement des programmes de soutien à la relance économique (PSRE –2001-2004) budgétisé à hauteur de plus de 7 milliards de dollars et, ensuite, de celui de la consolidation de la croissance (2005-2009) d'un montant de 120 milliards. Dans son programme électoral, Bouteflika a clairement affiché sa volonté d'imprimer la même cadence à l'économie nationale et confirmé les options sociales liées au développement humain qui en sont le soubassement. Ainsi l'éducation nationale, la formation professionnelle, l'université et l'interactivité ou la complémentarité entre ces trois pôles, notamment par l'enseignement des nouvelles technologies de l'information, la prise en charge de la santé des citoyens, la satisfaction de la demande nationale de logement qui ne se limitera pas seulement à cet engagement puisqu'il s'agira de garantir, contrairement aux pratiques du passé, aux Algériens des conditions de vie satisfaisantes en mettant à leur disposition les moyens 'accompagnement de base : réseau d'alimentation en eau potable, électricité et gaz (y compris dans les foyers ruraux), assainissement, réseaux de communication, solidarité nationale, emploi, etc. Tous ces points seront les grands axes de la politique de bonne gouvernance auxquels s'est astreint le candidat et s'est obligé le chef de l'Etat tout au long des deux derniers mandats et dont il fera encore une feuille de route pour le prochain quinquennat. Ces chantiers, qui ne peuvent que devenir complexes, et le défi plus sérieux à relever face à la crise internationale ne semblent pas entamer l'énergie et encore moins la justesse des orientations politico-économiques retenus par Bouteflika qui s'invite, invite le gouvernement et le peuple à « plus d'efforts, plus de travail et la lutte contre toute forme de gaspillage de la ressource publique» et la nécessité particulière pour l'Algérie de «produire localement une partie de ses besoins». L'allusion est claire et cible en premier l'agriculture pour ne pas dire les agriculteurs qui ont eu le privilège de voir leurs dettes effacées il y a quelques semaines. Le candidat ne s'en cache pas : «J'entends valoriser davantage le potentiel de l'agriculture d'abord au service de notre indépendance alimentaire.» Pour qui connaît le montant des importations en la matière (8 milliards de dollars/an) le challenge est, certes, titanesque mais à juste titre relevable par les travailleurs de la terre, ne serait-ce que par effet de retour aux privilèges obtenus. Cela étant, 1 000 milliards de DA seront encore consacrés à la sécurité alimentaire du pays pour le quinquennat à venir. Les secteurs des travaux publics, le bâtiment, la pêche monopoliseront le même intérêt national. La remise à niveau de certaines entreprises publiques viables et disposant, toutefois, d'un plan de charge seront éligibles à des concours financiers (22 entreprises faisant partie de ce cas de figure ont été retenues en premier lieu au début de 2009). La modernisation des services, le développement des infrastructures de base, les ports, les capacités maritimes de marchandage et leur financement en dehors d'endettement extérieur constituent aux yeux du candidat une nécessité absolue et un objectif à n'atteindre que par le recours des ressources financières locales d'où, souligne-t-il dans son programme, la récente création d'un «Fonds national d'investissement au capital de 150 milliards de DA et une capacité de financement de 1 000 milliards sur le quinquennat». Enfin, la création de petites et moyennes entreprises grâce à l'accès au crédit, et plus particulièrement aux facilités accordées : consolidation des mécanismes, disponibilité du foncier industriel (régime de la concession) grâce à la multiplication de zones industrielles, devrait permettre de contribuer conséquemment à l'effort de développement national tous azimuts. Artisanat, tourisme, culture ou les trois créneaux conjugués ou associés sont tout autant appelés à contribuer à cet effort national durant le quinquennat, sachant que l'objectif essentiel est la création de trois millions de postes d'emploi où les conditions de travail codifiées par la loi seraient à respecter scrupuleusement et les droits sociaux des travailleurs garantis et respectés. Vaste programme pour un candidat et réalité immédiate via ces chantiers phénoménaux d'un troisième quinquennat exigeant une mobilisation générale pour être honorés. Durant ses deux précédents mandats, Bouteflika n'hésitait pas à convoquer des rencontres extraordinaires avec les ministres, les walis (et en démettre certains), voire les élus locaux pour les rappeler à l'ordre parce que les chantiers pour lesquels il s'était à chaque fois engagé connaissaient des ralentissements dus à l'intérêt mitigé témoigné par les uns et les autres. Concluons, enfin, sur quelques constats formulés dans le dernier rapport national du CNES validé par le PNUD : «L'indice de pauvreté humaine [IPH], en Algérie, a reculé de 1/3. Les indicateurs le déterminant sont : la probabilité de décéder à 40 ans qui est passée de 9 à 6% en l'espace de 10 ans (98/2008), le recul de l'analphabétisme, l'accès à l'eau potable améliorée à plus de 2/3 grâce à la valorisation des ressources hydriques initiée par l'Etat, le recul de la proportion des enfants souffrant d'un déficit pondéral.» A. L.