Thème crucial dans le développement durable, l'environnement demeure l'un des sujets absents de la campagne électorale des candidats à la présidentielle. Alors que, sous d'autres cieux, l'environnement représente un enjeu électoral de plus en plus manifeste et que le développement durable est considéré comme le nouvel enjeu de la démocratie locale, chez nous apparemment la question environnementale ne suscite pas l'intérêt des candidats. Face à l'urgence écologique et aux conséquences irréversibles des changements climatiques, l'environnement se retrouve aujourd'hui au cœur du combat de l'intérêt privé contre le bien public. En Algérie, les sujets sensibles qui touchent à l'environnement ne manquent pas : de la destruction des espaces naturels à l'accumulation de déchets et leur dangerosité, en passant par la détérioration du cadre de vie… Les Algériens attendent une réelle prise en charge du volet écologique, une amélioration de leur qualité de vie et une plus grande implication des collectivités locales pour une meilleure gestion du dossier des ordures ménagères. Il faut dire qu'en Algérie une prise de conscience progressive s'est manifestée pour la préservation de l'environnement, avec la ratification d'une vingtaine de conventions et protocoles internationaux portant sur la protection de la mer, des ressources biologiques naturelles, de l'atmosphère, la lutte contre la désertification, le contrôle des déchets dangereux… Le début des années 2000 a été particulièrement marqué par la mise en œuvre d'une stratégie anti-dépollution et d'une politique de préservation de l'environnement. Ces dernières années ont été plutôt fertiles en «plans verts» destinés à intégrer l'environnement au cœur des logiques économiques et des changements sociaux et à concilier progrès économique et préservation des ressources naturelles. Ainsi, on peut citer toute une batterie de textes de loi et de mesures, dont le fameux principe du pollueur payeur. Des mesures qui ont donné suite à des fermetures d'usine portant préjudice à l'environnement et aux populations riveraines. Mais toutes ces mesures s'avèrent insuffisantes. Les institutions mises en place pour gérer les questions environnementales sont plutôt discrètes et leurs actions sont modestes et disparates. La police de l'environnement, censée constater les infractions et les atteintes à l'écologie, un projet ambitieux qui n'a pas fait long feu. En somme, la préoccupation environnementale est, certes, de plus en plus pressante, mais a du mal à se traduire concrètement. Aujourd'hui, les attentes des citoyens en matière d'environnement sont claires. Elles touchent directement à la qualité de vie, avec, entre autres, la dégradation du cadre de vie, la vétusté des immeubles, l'absence de système performant de ramassage des déchets ménagers, le manque d'entretien des immeubles, des réseaux d'éclairage public et d'assainissement, la détérioration des espaces verts, la pollution des plages… Le citoyen pointe un doigt accusateur sur les collectivités locales qui ne jouent pas le jeu et se sont montrées défaillantes alors que leur rôle est primordial dans la gestion des déchets ménagers et l'amélioration du cadre de vie des cités et des villes. Il est indéniable que la protection de l'environnement nécessite une plus grande attention et une prise en charge sérieuse à travers des mesures concrètes et efficaces avec l'implication des secteurs concernés pour sortir les villes du pays du «marasme» environnemental dans lequel elles sont plongées. A. B.