Les réformes engagées ces derniers temps par les pouvoirs publics, notamment celles ayant pour but de booster notre économie, ont contribué à la création d'un environnement plus hospitalier aux affaires en Algérie. Mais loin d'être excellent. S'il est vrai que les deux mandats du président sortant ont été consacrés au retour de la paix et de la sécurité (deux facteurs clés pour un éventuel investissement), et ce, à la faveur de la réconciliation nationale, il n'en demeure pas moins que les affaires peinent à enregistrer un véritable rush dans un pays qui offre les opportunités d'investissement les plus importantes de toute la région du Maghreb. Les véritables causes ayant empêché cette dynamique tant recherchée et désirée par nos responsables résident dans la politique des réformes engagées jusque-là. En clair, en dépit de la volonté affichée par le président Bouteflika, l'application à la lettre de ses instructions tarde à être vérifiée sur le terrain et, parfois, elles sont mal interprétées. Dans un environnement où les pratiques bureaucratiques sont légion, en plus du marché informel qui porte préjudice à notre économie, enregistrer des résultats positifs en termes de performance économique relève de l'imaginaire. En effet, l'économie algérienne demeure pénalisée par les indicateurs cités ci-dessus, qui la placent, malheureusement, dans les profondeurs du classement malgré la politique d'amélioration et de modernisation de notre système bancaire qui suit son cours. «On avance, mais moins vite que les autres», résument les économistes. Afin de pallier le classement contraignant et, surtout, améliorer le climat des affaires, le prochain président de la République aura vraiment du pain sur la planche. Ce dernier, devrait alors mettre en œuvre toute une politique ayant pour premier but d'éradiquer ces pratiques bureaucratiques qui gangrènent notre économie, et, parallèlement, devrait simplifier les procédures administratives aux opérateurs économiques et surtout pour la création des nouvelles entreprises. En plus des réformes engagées jusqu'à présent, le prochain président devrait continuer dans cette même politique ayant pour objectif de rendre plus facile de faire des affaires en Algérie. La dernière décision de modifier le rapport de force dans les IDE au profit du partenaire national est un début de «réaction» positive, selon certains experts. Mais, si l'amélioration de l'environnement économique doit d'abord profiter aux intérêts des nationaux, il n'en demeure pas moins que cette mesure doit emboîter le pas à d'autres, précisent les mêmes sources. Il s'agit, entre autres, de faciliter davantage la promotion de l'investissement national qui seul est à même de créer les milliers d'emplois. L'autre problème qui devrait être réglé durant le prochain quinquennat est le foncier industriel. Là, le gouvernement, selon son ministre Benbada, compte augmenter l'offre notamment par l'assainissement et la mise à la disposition du foncier qui pâtit, jusque-là, de problèmes de réglementation ou de viabilisation. En somme, les pouvoirs publics auront intérêt à mettre en route un programme dans ce sens durant le prochain quinquennat, si on veut réellement ne pas compter uniquement sur les ressources tarissables, sous-entendu les hydrocarbures, et ce, en se basant sur la promotion de l'investissement créateur de richesses, et, de ce fait, relancer l'économie nationale pour la rendre plus diversifiée. Mais pour cela, les hommes d'affaires sont également appelés à mettre la main à la pâte puisqu'ils représentent les mailles du tissu économique du pays. S. B.