Photo : Sahel Par Rachida Merkouche L'Alzheimer est une maladie qui atteint le tissu cérébral, entraînant la perte progressive et irrémédiable des fonctions mentales. Elle se présente sous forme de troubles de la mémoire qui s'accompagnent de troubles du comportement. Les spécialistes qualifient cette pathologie, invalidante sur les plans physique et mental, de démence. Elle reste méconnue dans notre pays, en dépit de l'ampleur qu'elle a pris ces dernières années. Des spécialistes en neurologie parlent de 100 000 personnes atteintes, alors qu'il existe très peu de données permettant d'avancer un chiffre quelconque. Leur nombre pourrait être plus élevé, sachant que 6,6% de la population algérienne est âgée de plus de 60 ans. D'ailleurs, l'ampleur de la maladie d'Alzheimer en Algérie est telle qu'elle est, depuis peu, au centre de rencontres scientifiques organisées pour interpeller les pouvoirs publics sur ce grave problème de santé. La plus récente s'est déroulée les 18 et 19 du mois en cours, avec les 8èmes journées nationales de neurologie. L'opinion publique ignore tout de cette maladie qui est diagnostiquée à un stade avancé, alors qu'un dépistage précoce pourrait retarder son évolution. Le résultat est que les proches ne s'en inquiètent que lorsque le malade est au stade final de la pathologie, une fois que son état général s'est sérieusement dégradé. Les spécialistes indiquent que le dépistage précoce de la maladie a pour intérêt de permettre aux personnes atteintes de bénéficier d'un traitement dès que celle-ci se manifeste. Par l'oubli d'événements récents (alors que le souvenir des anciens événements reste intact au début), des troubles de réalisation de tâches complexes ensuite, celles quotidiennes, des troubles du langage (aphasie amnésique) caractérisés par des «oublis du mot», et par des troubles de reconnaissance, notamment des personnes. L'un des facteurs essentiels de risque est l'âge, la pathologie survenant généralement à plus de 65 ans. Les autres facteurs sont les antécédents familiaux de maladie d'Alzheimer ou les antécédents personnels de dépression et de traumatisme crânien. Il faut savoir toutefois que l'Alzheimer est incurable, qu'il n'existe encore aucun traitement susceptible de la guérir ou de freiner son évolution. Mais certains médicaments permettent de retarder l'altération de l'état mental, en atténuant les pertes de mémoire, les problèmes de langage et de raisonnement ou, au moins, de ralentir la progression de cette maladie qui est la troisième cause de décès dans le monde derrière les maladies cardiovasculaires et le cancer. C'est dire l'ampleur de cette pathologie qui touche une personne sur dix dans la tranche d'âge des plus de 65 ans et qui affecte 15 millions de personnes à travers le monde.