Classification n De toutes les maladies psychiques, la schizophrénie est la plus répandue. Elle touche 1% de la population mondiale. 150 000 Algériens en souffrent, selon le professeur Sartorius. Du grec «schizo» et «phrèn» signifiant respectivement fractionnement et esprit, les schizophrénies – au pluriel à cause des nombreuses variétés de cas – sont des pathologies psychiatriques débutant généralement à l'adolescence et qui se manifestent par des troubles qui touchent l'organisation de la pensée. Ceux-ci se manifestent par des troubles cognitifs touchant les grandes fonctions du cerveau. Ainsi, les délires, les hallucinations, le manque d'intérêt et de volonté, les troubles de la mémoire et du comportement constituent les symptômes de la schizophrénie. Ces symptômes sont classés en deux catégories. Les symptômes dits «positifs», car ils s'ajoutent aux fonctions mentales normales (hallucination, délire, langage incohérent, agissement bizarre). Ils apparaissent généralement entre 17 et 23 ans chez les hommes et 21 et 27 ans chez les femmes. L'autre catégorie de symptômes dits «négatifs» se manifeste par l'isolement et le retrait social du malade, la perte d'énergie et la diminution de l'expression d'émotion. Comme mentionné précédemment, les formes de schizophrénie sont nombreuses. Il y a principalement cinq sous-types de la maladie. Le premier, la schizophrénie paranoïde est la forme la plus fréquente. Le patient atteint de cette forme de schizophrénie souffre d'hallucinations et de délire. Le deuxième sous-type est la schizophrénie hébéphrénique. Le malade se replie sur lui-même et perd tout contact avec son entourage. Dans la forme catatonique, la personne atteinte est comme figée physiquement. Ses mouvements sont rares et déréglés, elle s'enferme dans un mutisme ou répète constamment la même phrase. Les symptômes dépressifs et les esprits suicidaires sont surtout constatés dans la forme dysthymique où des troubles majeurs d'humeur sont constatés. Dans la dernière forme : la héroïdéophrénique ou psychopathique, là, le malade présente des troubles de la pensée, des phrases délirantes et une impulsivité avec passage à l'acte violent. C'est le cas le plus contraignant pour l'entourage. En Algérie, la politique de prise en charge psychiatrique requiert une attention particulière car, indiquent les spécialistes dans le domaine, la fréquence des suicides est très élevée chez les schizophrènes. 10 à 13% de ces malades mettent un terme à leur vie. Et les tentatives de suicides atteignent les 50%. Rappelons que les schizophrènes occupent 60% des lits dans les hôpitaux psychiatriques.