Synthèse de Rabah Iguer Les premiers résultats de la méthode appelée Nucleus appliquée à des PME dans une dizaine de wilayas-pilotes ont été présentés hier à Alger lors d'une rencontre inscrite dans le cadre du programme de développement économique durable (Deved) initié par le ministère de la PME et de l'Artisanat, en collaboration avec l'Agence allemande de coopération technique GTZ. Tel que l'a expliqué le ministre de la PME et de l'Artisanat, M. Mustapha Benbada, l'approche Nucleus consiste à «encourager les entrepreneurs et les artisans à se rassembler en groupe dans le but, notamment, d'échanger des expériences et du savoir-faire avec l'assistance d'un expert mis à leur disposition par la Chambre d'artisanat et de métiers». Selon le ministre, cette nouvelle approche a donné de «bons résultats» depuis son lancement à la fin 2007. Précisant que cette approche est inspirée d'une expérience «réussie» menée par la GTZ au Brésil durant les années 1990, le ministre a expliqué qu'elle ambitionne notamment de «créer une dynamique de changement dans le comportement des entrepreneurs et artisans vis-à-vis de leur corporation et de leur environnement». Pour les experts algériens et allemands présents à cette rencontre, ce rassemblement d'opérateurs appartenant au même secteur dans des groupes organisés semble être une «méthode efficace» pour développer leurs entreprises. «Se rassembler en groupe permet aux entrepreneurs et artisans de s'organiser et de mieux s'imposer sur le marché», ont-ils indiqué. De son côté, le directeur général de l'artisanat au ministère, M. Ahmed Ben Abdelhadi, a indiqué que l'approche Nucleus a été appliquée jusqu'à présent dans une dizaine de wilayas avant d'être généralisée à l'ensemble du territoire national à l'horizon 2010-2011. Les wilayas pilotes sont Alger, Blida, Béjaïa, Jijel, Mostaganem, Oran, Sétif, Tipasa, Tizi Ouzou et Tlemcen. M. Ben Abdelhadi a fait savoir que cette approche a permis la création de 120 Nucleus (noyaux ou groupuscules) comprenant quelques 1 500 entrepreneurs et artisans activant dans 48 activités différentes. Dans son intervention, M. Stitz Winfried, responsable auprès de GTZ et chargé de la mise en application de cette méthode en Algérie, a affirmé que les nombreux entrepreneurs et artisans qui se sont organisés en groupe «ont pu sortir de leur isolement et avoir plus facilement accès aux marchés publics et aux financements». Cette méthode a également permis, selon lui, d'améliorer la relation entre ces opérateurs économiques et l'administration et d'augmenter la longévité des chambres d'artisanat et de métiers «qui commencent à s'autofinancer grâce aux revenus engendrés par les conseils et assistance qu'elles dispensent au profit des différents Nucleus». Elle est également à l'origine de la mise en place de stratégies et de plans propres à chaque Nucleus en fonction du secteur d'activité, des préoccupations et des intérêts professionnels de ses membres et de la réduction des prix des matières premières en favorisant les achats groupés.