Lors d'une rencontre organisée hier à Oran, par la Bourse de la sous-traîtance et du partenariat de l'Ouest, il semblerait bien qu'au niveau du ministère de la PME on mise plutôt sur un chiffre de 150 000 nouvelles PME à créer durant les 5 prochaines années. Le programme du candidat Bouteflika, publié avant la campagne pour la présidentielle, est plus optimiste puisqu'il affiche l'ambition de créer 200 000 PME durant le prochain quinquennat. Le chiffre de l'ANDPME semble plus réaliste puisque de 1999 à 2009, sur une durée de 10 ans on a créé 146 000 PME, à en croire les données avancées par le directeur de l'Agence nationale de développement des PME qui affirme que le chiffre est passé de 175 000 PME en 1999 à 321 000. Dans un secteur fortement pourvoyeur d'emplois, plusieurs actions ont été à ce jour développées par les pouvoirs publics. On peut en citer, parallèlement aux actions de mise à niveau des PME, la création de centres de facilitation des PME/PMI destinés à les accompagner depuis leur création et jusqu'à leur plein épanouissement. Alors que des cartes nationales destinées à répertorier les activités de sous-traitance en vue de les développer, sont en cours de réalisation par le ministère de la PME. Au ministère, il est question de mettre en place des banques de données au service des entreprises, tout en accompagnant les associations professionnelles dans la mise à niveau des PME/PMI. À Alger se déroulait en fin de semaine une rencontre destinée à expliciter les bienfaits de la méthode Nucleus. Dans son intervention, M. Stitz Winfried de GTZ, chargé de la mise en application de cette méthode en Algérie, a fait remarquer que les nombreux entrepreneurs et artisans qui se sont organisés en groupe (noyau, d'où nucleus) “ont pu sortir de leur isolement et accéder plus aisément aux marchés publics et aux financements”. Selon le même expert allemand, cette méthode a également permis d'améliorer la relation entre ces opérateurs économiques et l'administration, tout en augmentant la longévité des chambres d'artisanat et de métiers “qui commencent, par ailleurs, à s'autofinancer grâce aux revenus engendrés par les conseils et l'assistance qu'elles dispensent au profit des différents Nucleus”. Une méthode qui a prouvé son efficacité dans la mise en place de stratégies et de plans particuliers à chaque Nucleus en fonction du secteur d'activité, des préoccupations et des intérêts professionnels de ses membres. Elle a de même favorisé la réduction des prix des matières premières grâce aux achats groupés et à la constitution de groupes d'intérêt commun. Les premiers résultats de la méthode appelée Nucleus appliquée à des PME dans une dizaine de wilayas pilotes, présentés hier à Alger lors d'une rencontre inscrite dans le cadre du programme de développement économique durable (DEVED) initié par le ministère de la PME et de l'Artisanat en collaboration avec l'Agence allemande de coopération technique GTZ, en ont souligné les indéniables bienfaits. Selon M. Mustapha Benbada, ministre de la PME, l'approche Nucleus consiste à “encourager les entrepreneurs et les artisans à se rassembler en groupe dans le but notamment d'échanger des expériences et de savoir-faire sous l'assistance d'un expert mis à leur disposition par la Chambre d'artisanat et des métiers”. Selon le ministre, cette nouvelle approche a donné de bons résultats depuis son lancement à la fin 2007. Cette approche, qui s'implante progressivement en Algérie, s'inspire d'une expérience réussie, une success story, menée par GTZ au Brésil durant les années 1990. Le ministre a expliqué que la méthode Nucleus ambitionne principalement de “créer une dynamique de changement dans le comportement des entrepreneurs et artisans vis-à-vis de leur corporation et de leur environnement”, ajoutant que “le ministère des PME/PMI accorde un grand intérêt à l'innovation technologique qui constitue un élément principal dans la concurrence sur le marché international d'où la nécessité pour les entreprises algériennes de se conformer à cet aspect si elles veulent s'ouvrir aux marchés internationaux”. L'Algérie dispose d'un tissu de 320 000 PME, environ, alors que ses besoins avoisinent le million et demi, selon les experts. À titre de comparaison, le tissu des PME/PMI en Italie, principal moteur de croissance, se situe autour de 3 millions. Djamel Zidane/APS