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Les formations artistiques hors de portée
à cause de la cherté des cours, des matériels et des équipements
Publié dans La Tribune le 16 - 04 - 2009

Pour l'initiation aux arts, certains diront qu'il faut avoir un don naturel, d'autres soutiendront qu'une formation peut engendrer des miracles. Une troisième catégorie affirme qu'un bon artiste est quelqu'un qui a un don naturel qu'il a perfectionné par une formation. Enfin, il s'en trouve qui disent qu'il faut d'abord avoir les moyens pour pouvoir prétendre cultiver un don et suivre des formations.
Une demande sans offre
A Alger, parmi tous ces jeunes qui se roulent les pouces les trois quarts du temps, un grand nombre doit certainement avoir un penchant pour les métiers de l'art. Mais pourraient-ils bénéficier d'une formation artistique ? Comment s'introduire dans le monde
magique des arts ? L'accès y est-il facile ou bien réservé à une certaine élite ?
Pour les réponses, nous avons posé des questions aux concernés à la rencontre desquels nous sommes allés dans les rues de la capitale. Entre musique, peinture, sculpture, théâtre, vidéo, infographie et autres spécialités artistiques, les choix sont variés et les formations relativement disponibles. Mais les prix font effet de repoussoir. Amina, 19 ans, lycéenne, adossée au mur du lycée Emir Abdelkader en compagnie de ses «potes», nous fait part de sa propre expérience. «C'est devenu une tendance que de suivre une
formation artistique qui pourrait révéler un certain côté créatif et sensible. Moi-même je suis passée par diverses formations : de la broderie à la peinture sur verre en passant par des cours de guitare, toutes ont été ratées. En effet, j'ai beaucoup galéré pour trouver des centres qualifiants à Alger. Après avoir trouvé le bon, le problème du tarif des cours se pose. Il faut consentir des sacrifices si l'on veut suivre ces formations. Mais l'inconvénient a surgi quand j'ai décidé de m'initier à la guitare pour faire comme Rafik [son camarade qu'elle désigne du doigt]. Les formations sont trop onéreuses. Il y a aussi le problème de l'instrument qu'il faut acheter. Déjà que mes parents n'étaient pas d'accord, alors de là à leur demander de m'offrir une guitare !»dira la jeune lycéenne. Pour sa part, Rafik, 20 ans, crâne chauve, blouson en cuir, allure rebelle, nous dira : «Les formations artistiques ne sont pas fameuses, surtout dans le domaine musical ; pour un amateur comme moi, ce n'est pas du gâteau que de suivre des cours au conservatoire. Heureusement que mon grand frère m'a appris quelques astuces pour réussir à accorder quelques notes, sinon je serais maintenant un gars avec les doigts tordus [rire].» De l'autre côté de la place, Farida, une autre lycéenne, genre plutôt studieux, dira qu'elle a «toujours aimé la peinture, depuis toute petite. A l'école primaire, j'adorais peindre. Mais quand il a fallu opter pour une formation, je n'ai pas su où aller.
Heureusement que ma mère, qui m'a toujours encouragée, m'a déniché une association qui dispense des cours de peinture. Mais hélas, les produits et l'équipement nécessaires coûtent très cher. Un petit pot de peinture vaut la bagatelle de 500 dinars ! Les pinceaux et la toile sont hors de prix», conclura-t-elle.Curieuse et très intéressée par notre sujet de discussion, sa camarade, étudiante à la faculté de droit, intervient. «Il n'est pas facile de prétendre à une formation artistique. En premier lieu, il y a les parents qui, de peur que leurs enfants perdent leur temps et délaissent leurs études, refusent de les encourager. Ensuite se pose le problème des centres de formation, inexistants dans certaines communes de la capitale. Personnellement, je connais des jeunes filles qui ont suivi une formation en peinture sur glace, en broderie, en décoration florale, mais seulement dans le but de gagner de l'argent. Pour cela, les parents sont consentants. S'agissant de musique et de théâtre, je pense que ces formations sont réservées à des gens de la scène, des gens imprégnés de cette culture», dira-t-elle.
Les mêmes remarques reviennent comme un leitmotiv. Redouane, jeune infographiste de 23 ans : «Je suis passé par trois formations. J'ai commencé par la musique, qui inclut le solfège et la guitare. J'avais à peine 15 ans. Cela n'a pas été très bien perçu par mes parents qui voyaient en ma passion une distraction, sans plus. Ensuite, quelques années plus tard, j'ai eu la [folle] idée de faire de la peinture. Je me rappelle que mes parents se plaignaient sans cesse de la cherté des produits. Mais j'ai fini par trouver celle qui m'a réussi et qui est devenue mon métier. C'est vrai qu'elle coûte assez cher, mais elle m'a grandement été utile.»
Culture et moyens
En conclusion, il apparaît que l'initiation aux arts est, certes, une question de formation et de culture, une culture qui se transmet non seulement à l'école mais au sein de la famille.
Mais c'est aussi une question de moyens. Car il ne suffit pas que les parents soient convaincus de la nécessité d'initier leurs enfants aux métiers de l'art.
Il faut qu'ils soient également capables de faire face aux dépenses que cela induit.
Le problème de la cherté des formations, des produits, matériels et autres équipements se pose souvent comme un véritable frein, une fausse note, qui se perpétue au sein de la société. Une école imperméable à la culture et aux arts, des centres de formation en nombre insuffisant, des instruments et des ustensiles hors de prix sont autant de handicaps pour l'éducation artistique des jeunes et la socialisation de la culture.
W. S.


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