Sans avoir besoin de tergiverser ou de faire dans la démonstration chaloupée, il suffirait de voir à quelle vitesse et dans quelle proportion se développent les infections nosocomiales pour avoir une idée réelle de l'hygiène en milieu hospitalier. Entrer sain -cela peut arriver- dans une structure sanitaire et en sortir mal en point -cela n'arrive malheureusement que trop souvent ces dernières années- témoignent… on ne peut mieux des conditions de vie en milieu hospitalier.L'eau même, l'air également, le matériel surtout et, enfin, l'alimentation plus particulièrement sont les plus grands propagateurs de germes infectants et/ou contaminants.Prenons seulement deux exemples parmi un chapelet de risques de contraction d'infections nosocomiales recensé dans le milieu évoqué ci-dessus : augmentation du nombre de personnels qui gravitent autour des malades et, par voie de conséquence, la transmission de germes ainsi que le défaut d'application des règles d'hygiène et d'asepsie (manque de formation, problème de matériel, conception architecturale des services).Précisément, ces deux dernières mises en garde sont les plus visibles dans les structures sanitaires nationales. Autrement dit un personnel, voire des personnels souvent plus en nombre que les malades à déambuler et à palabrer dans les couloirs des services et même dans les salles mais aussi le manque de formation (la majorité du personnel paramédical ne maîtrise pas l'art de faire une injection), le problème de matériel et les palliatifs à la question (plutôt dans le style Mc Gyver) et enfin l'agencement architectural des lieux où sont concentrés les malades. Ce recensement lapidaire de cas de figure «frappants» se suffit à lui-même et il n'est alors nul besoin de s'étendre sur les conditions de transport des malades, celles de préparation de nourriture, son acheminement vers les salles, la qualité hygiénique des ustensiles, leur nettoyage. Quant à la sécurisation des blocs opératoires, à l'aseptisation du matériel et aux moyens de prévention du personnel sur place, cela relève évidemment de l'anecdotique. A. L.