Hier, le monde entier a célébré la Journée de la Terre, Earth Day en anglais. Cela fait 39 ans que cette journée est reconnue comme l'événement environnemental le plus important au monde. Cette année, le thème de la journée de la Terre est «votre planète a besoin de vous-Unis pour combattre le changement climatique». Mais en Algérie, on ne semble pas vraiment s'en préoccuper… Contrairement à plusieurs pays où des journées spéciales ont été organisées avec des séries d'animation pour visualiser l'impact terrible de l'activité de l'homme sur l'environnement, dans notre pays la discrétion fut totale. En effet, aucune manifestation officielle n'a été organisée pour marquer cet événement pour lequel 170 pays se sont mobilisés selon le décompte indiqué sur le site des organisateurs de cet Earth Day. Grâce à cette mobilisation, l'événement aurait touché plus d'un milliard de personnes. Mais, en Algérie, les pouvoirs publics, et à leur tête le ministère de l'Environnement, n'ont pas jugé bon d'organiser des rencontres, des colloques ou une quelconque opération de sensibilisation envers nos citoyens. Pas la moindre action locale qui œuvre en faveur de la protection de la faune, de la flore, de l'eau et de la ville n'a été mise en œuvre pour cet événement planétaire. Ainsi, comme les années précédentes, ce Jour de la Terre est passé inaperçu dans notre pays. Et pourtant, l'Algérie ne fait pas exception dans la planète. L'avenir sur le plan climatique n'augure rien de bon pour notre pays. S'appuyant sur des études scientifiques, des experts en météorologie estiment que des pluies et des orages comme ceux qui ont caractérisé les régions de Ghardaïa ou de Béchar seront de plus en plus fréquents. Des études ont démontré qu'il y aura également une aggravation de la désertification. De même que la sécheresse et les vagues de chaleur devraient se multiplier, indique-t-on, avec une augmentation des températures de l'ordre de 1 à 1,5° à l'horizon 2020. C'est dire que l'Algérie est fortement exposée au danger du changement climatique. Dans ce contexte, face aux bouleversements climatiques, désertification de certaines régions du pays et inondations dans d'autres, il devient urgent de remettre en cause le fonctionnement de notre mode de vie et de notre économie qui, par une consommation effrénée des ressources naturelles et un urbanisme sauvage, crée des déséquilibres environnementaux. La protection de l'environnement est un combat pour la sauvegarde des générations futures. Une nécessité qui dépasse les frontières des Etats et exige des plans d'action. Mais, malheureusement, en Algérie une véritable politique de l'environnement reste à édifier. Rappelons enfin que la Journée mondiale de la Terre existe depuis 1970, sur l'initiative du sénateur américain Gaylord Nelson qui déjà à l'époque voulait attirer l'attention sur ces problèmes. Les enjeux sont de taille et petit à petit la question occupe le devant de la scène, parce qu'elle devient vitale pour la planète… et pour tous ses habitants ! A. S.